Décédée le 6 juillet 2022 des suites d’un accident de la circulation sur l’axe Bobo-Ouaga, Anaïs Drabo, activiste du mouvement ‘’Sauvons le Burkina’’, a été conduite à sa dernière demeure au cimetière de Gounghin, ce jeudi 7 juillet 2022. Avant d’être inhumée, la défunte a été décorée à titre posthume Chevalier du Mérite de la Santé et de l’Action sociale.
Née le 25 avril 1985 à Ouagadougou, Anaïs laisse une fille et un garçon inconsolables. Selon certains témoignages, elle avait dans les tuyaux un grand projet pour les enfants déplacés internes. Il s’agit de la construction d’une école. En plus des mômes, elle pensait aux femmes du Sourou où elle est originaire. Elle ambitionnait créer un centre de formation pour l’autre moitié du ciel. Comme elle n’avait pas encore bien ficelé son projet, l’on ignore la nature de la formation.
Wendbénédo Yaméogo, 2e porte-parole du mouvement ‘’Sauvons le Burkina’’, a confié qu’Anaïs jouait un rôle très important dans leur mouvement. C’est donc avec consternation qu’il a appris la disparition prématurée de leur camarade. « Personnellement je suis déçu. Elle était en voyage, on s’est appelé et je pensais qu’elle reviendrait, malheureusement ce ne sera pas le cas. Elle a consacré toute son énergie non seulement dans la lutte pour la réconciliation, mais également pour que la paix revienne dans notre pays », a-t-il dit.
S’il y a une chose qui revenait dans les différents témoignages, c’est bien la combativité de la comptable de formation. « J’ai une pensée pour sa famille, particulièrement ses enfants. J’adresse à toute la famille éplorée mes condoléances sincères. Je retiens d’Anaïs une femme battante. C’est une dame qui était très engagée et qui avait le sens de l’honneur, le sens du rassemblement et le sens de la cohésion. Elle s’est battue pour de bonnes causes. Elle était très sensible à la situation des personnes déplacées internes. J’ai eu l’occasion d’échanger avec elle à plusieurs reprises et elle prévoyait d’organiser une rencontre de la réconciliation nationale. Ce cadre allait lui permettre de réunir tous les bords possibles afin que les Burkinabè parlent le même langage et aillent dans la même direction. Hélas ! Sa disparition est donc une perte pour le Burkina Faso », a confié Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA (L’alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain).
Selon Tahirou Barry du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), on peut ne pas aimer Anaïs, mais il faut lui reconnaître le mérite de la franchise et de la sincérité. Pour le combat qu’elle a mené sur terre, le président du MCR demande à Dieu de lui accorder le repos éternel.