Réuni hier dimanche 3 juillet à Rabat en marge de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) féminine, le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), a décidé de décaler la tenue du prochain raout du football africain. Initialement, c’est du 23 juin au 23 juillet 2023 que la magie de la réincarnation devait opérer son charme en terre ivoirienne. Qui en aigle, en éléphant, en cheval mâle ou en lion, la fête dans ce pays de rythme, de bon vivre, mais aussi de forêts, de lagune, d’étendu d’eau et de savane boisée s’annonçait festive. De quoi en faire une destination incontournable.
Quoi qu’il en soit, le président Patrice Motsepe et son équipe ont décidé de retarder le plat d’atiéké, quitte à faire languir les candidats à l’exotisme. La raison principale découle de l’abondance pluviométrique que connait la Côte d’Ivoire en cette période de l’année. La capitale ivoirienne et bien d’autres villes du pays ont les pieds dans l’eau depuis plusieurs semaines. Les images de pelouses transformées en une éponge verte imbibée d’eau, n’ont pas laissé le moindre doute à personne. Aucun accord ne sera possible entre les dieux des eaux pluvieuses et les dieux du football. De ce point de vue, la CAF qui ne tient pas à noyer sa fête ne pouvait que s’incliner devant les desideratas furieux de dame nature.
Ainsi donc, la CAN retrouve sa période culte de janvier-février. Repoussée de 6 mois, la CAN ivoirienne se disputera en 2024. Même si ce décalage est perçu de façon générale comme un soulagement, il n’en demeure pas vrai qu’il cause quelques désagréments. Pourtant, ce n’est pas faute d’alertes. Des voix s’étaient bel et bien élevées contre l’organisation de la CAN en cette période de juin – juillet, jugée pluvieuse dans bon nombre de contrées sur le continent. Aujourd’hui, pour avoir voulu privilégier le calendrier du football européen au détriment de son biennal le plus prestigieux, Motsepe et sa suite ont échappé à une apnée. Autant lâcher le plan infantino pour une bouée de sauvetage, au risque de se faire entrainer par des eaux aux allures torrentielles, vers une destination inconnue. Finalement, en ouvrant généreusement les vannes sous la voûte céleste ivoirienne, c’est à se demander si les dieux des eaux n’ont pas sauvé le football africain de l’emprise européenne….