Salamata Bamogo est une femme déplacée interne qui a quitté Djibo, région du Sahel, à cause du terrorisme. Avec ses 14 enfants, sa co-épouse et son mari, ils ont loué 4 hectares pour cultiver, afin de subvenir à leur besoin. Nous les avons rencontrés le 27 juin 2022 à Watinooma, village situé dans la commune de Nagréongo, région du Plateau-Central.
« Cela fait deux ans que nous avons fui Djibo. Nous avons été bien accueillis par un tuteur. Nous louons chaque année le champ de 4 hectares que vous voyez, à raison de 20 000 FCFA l’hectare», explique Salamata Bamogo, ajoutant qu’«elle a 14 enfants, ceux qui peuvent sont allés travailler à la montagne (dans les sites miniers artisanaux)».
Malgré leurs efforts, pour subvenir à leurs besoins primaires, le déficit alimentaire reste toujours criard. « Comme la terre n’est pas fertile et que nous n’avons pas eu de fertilisant, il est difficile d’avoir de récoltes suffisantes à même de combler nos besoins alimentaires», a-t-elle dit.
Des intrants agricoles, cette famille de déplacés internes n’en a pas encore eu et le Président de l’Union des producteurs et semenciers de Nagréongo, Paul Ouedraogo ne dira pas le contraire.
Pour M. Ouédraogo, la quantité de l’engrais subventionnée est nettement inférieure au nombre de personnes qui sont dans le besoin. «L’engrais est venu, mais ils n’ont pas encore distribué. La quantité ne pourra pas couvrir le nombre de besoins. J’aurai appris que notre province a reçu environ 50 tonnes d’engrais», a-t-il fait savoir.
Ces déplacés internes disent bénéficier de l’aide des autorités communales. «Nous avons eu de l’aide alimentaire l’année passée. Il y a quelques jours de cela, la mairie de Nagréongo nous a offert deux sacs de riz », a ajouté dame Bamogo.
Abasse Bamogo, 13 ans, est l’un des 14 enfants de Dame Bamogo. Il dit avoir quitté l’école depuis leur fuite de Djibo en 2020. « Je travaillais avec un monsieur en tant que berger de ses troupeaux. Mais avec la saison hivernale, j’aide ma mère dans ces travaux champêtres», a indiqué Abasse Bamogo.