Le tribunal administratif de Ouagadougou va statuer le vendredi 24 juin 2022 sur la plainte de Danielle Bougaïré contre le Conseil supérieur de la communication(CSC) et Abdoulazize Bamogo. Danielle Bougaïré, candidate malheureuse à la présidence du CSC dit dénoncer des vices de procédure dans la démission de Abdoulazize Bamogo à la veille de l’élection le 30 mai 2022.
Voilà bientôt un mois que le Conseil supérieur de la communication (CSC) ne fonctionne pas. L’institution en charge de la régulation des médias est sans présidence, vice-présidence et secrétaire général.
Un vide institutionnel crée à la suite d’une plainte de Danielle Bougaïré, candidate malheureuse à la présidence de l’institution contre Abdoulazize Bamogo. Cette dernière a saisi la justice pour dénoncer la procédure de démission de l’ancien vice-président.
Selon elle, le vice-président élu président devait déposer sa démission de ses fonctions auprès du chef de l’Etat Paul Henri Damiba et attendre que celui ci l’accepte d’abord avant de pouvoir se présenter à l’élection de la présidence.
Cependant, le vote qui a eu lieu au CSC le 30 mai a été supervisé et validé par un huissier.
De quelle vice de procédure parle donc la perdante Danielle Bougaïré? La justice donnera son verdict.
Mais en attendant, tous les acteurs doivent savoir raison garder. La candidate malheureuse ne conteste pas le processus électoral ni les résultats. Nous estimons que c’est suffisamment important pour regarder de l’avant et travailler avec l’ensemble des conseillers que de vouloir susciter une crise qui n’a pas lieu d’être.
Il faut faire prévaloir le bon sens et l’intérêt commun. Ce sera à l’honneur de l’universitaire Danielle Bougaïré, de l’institution et des professionnels des médias qui sont d’ailleurs restés silencieux jusqu’à ce jour. Seules les Publicitaires Associés (PA) ont félicité les nouveaux élus, le président et la vice- présidente.
Cette saisine de la justice pourrait empêcher le chef de l’Etat de signer le décret de nomination qui consacre le nouveau président à la tête de l’institution. Ce qui crée naturellement un vide institutionnel.
Il n’est pas normal que dans ce contexte difficile que traverse le Burkina Faso, on en vient à paralyser une institution dont la lutte contre la désinformation et pour la promotion de la cohésion sociale est très capitale.
Sans le décret du chef de l’Etat qui nomme le nouveau président, le CSC ne peut plus interpeller qui que ce soit pour des fautes professionnelles dans les médias encore moins laisser le collège des conseillers délibérer sur des actes de régulation.
Au regard de tout cela, il appartient au président de la Transition Paul Henri Damiba de prendre la décision qui sied dans ce contexte. Va t-il signer le décret de nomination du nouveau président outre la plainte en justice ou va t-il observer la paralysie de l’institution? Nous attendons de voir.