La Contrôleure de sécurité pénitentiaire officiant au compte de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), Téné Maïmouna Zoungrana a foulé le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou, le samedi 18 juin 2022. Dans son baluchon, était en bonne place, le prix de la pionnière des Nations Unies pour les femmes agents judiciaires et pénitentiaires. La lauréate dudit prix a eu droit à un accueil chaleureux de la part de son ministère de tutelle et de l’administration pénitentiaire.
Téné Maïmouna Zoungrana, Contrôleure de sécurité pénitentiaire a été distinguée le 7 juin 2022 par les Nations-Unies, pour sa « performance » en tant que Coordonnatrice des équipes d’appui sécuritaire de la section Justice et corrections de la MINUSCA, notamment à la Prison centrale de Ngaragba.
Quoi de plus normal qu’au plan national, parents, amis, connaissances et collègues de service effectuent le déplacement à l’aéroport international de Ouagadougou pour accueillir celle-là qui a porté haut les couleurs du Burkina Faso à l’international. Pour cela, elle a même eu droit à un accueil de la part du ministre en charge de la justice, Me Barthélemy Kéré, venu lui témoigner la reconnaissance du gouvernement.
« C’est notre compatriote. Une telle distinction pour le Burkina Faso rehausse la participation de notre pays dans l’ensemble du système des nations unies et en particulier, dans ce que les femmes font en tant qu’agent judiciaire de l’administration pénitentiaire », s’est satisfait le ministre. Il a félicité la lauréate qui a été distinguée « en raison de ses performances exceptionnelles en matière de formation, de management de ses équipes au niveau de la MINUSCA (…) dans la plus grande prison de la Centrafrique. »
Considérant que dans la situation de résilience actuelle la garde de sécurité pénitentiaire joue un rôle important, M. Kéré dit nourrir l’espoir que le Burkina Faso tirera profit des « acquis importants rassemblés à l’extérieur » par Mme Zoungrana en matière de « formation et de management. »
Comment le Burkina l’a emporté devant 10 autres prétendantes ?
« J’ai été à la MINISSCA en 2014-2017. Je suis revenu au pays où j’ai passé 3 années. J’ai été encore une fois recommandée pour des besoins de participation spécifiques sur la base de mes compétences qui est la spécialité en intervention rapide. En août 2020, je suis retournée à la même mission où j’effectuais des activités de formation en relation avec l’intervention rapide. Suite à cela, j’ai été nommée dans la plus grande prison de la République centrafricaine où je suis la Coordonnatrice des équipes d’Appui sécuritaire », a retracé la Contrôleure de Sécurité pénitentiaire pour mieux expliquer son prix. À l’en croire, c’est dans ses fonctions de Coordonnatrice des équipes d’Appui sécuritaire à la prison centrale de Ngaragba qu’elle a participé à la compétition entre fin 2021 et début 2022 aux côtés de plusieurs femmes d’autres missions des Nations-Unies. C’est à la suite de cette compétition et après avoir franchi plusieurs étapes que la Burkinabè a été retenue comme la lauréate de cette première édition du prix des Nations-Unies pour les femmes agents judiciaires et pénitentiaires.
Il convient de signaler que 10 autres prétendantes étaient face à Mme Zoungrana pour ce prix d’où ce « grand sentiment de fierté » et de « satisfaction morale » qui anime la pionnière dudit prix.
« En premier lieu, je dédie ce prix à mes collègues de la MINUSCA, avec qui, j’ai pu mettre en œuvre les activités qui m’ont été confiées; ensuite, ma reconnaissance va à l’endroit du ministre de la justice et à toute ma hiérarchie, l’administration pénitentiaire, aux femmes pénitentiaires du monde entier et aux hommes avec qui on relève les défis lorsqu’on conjugue les efforts », s’est-elle montrée reconnaissante.
La lauréate du prix Traiblazer a adressé une pensée pieuse aux victimes civilo-militaires du terrorisme avant de partager sa « joie avec tous les Burkinabè, tous les collègues du ministère en charge de la justice et de l’administration pénitentiaire, toutes les femmes du Burkina Faso. »
« Le sentiment qui m’anime est un sentiment de satisfaction totale parce que, une fois de plus, c’est l’expertise burkinabè qui a rayonné au-delà de nos frontières », a réagi, de son côté, l’inspecteur divisionnaire Eloi Guigma, le DG de l’administration pénitentiaire.
Il a surtout souhaité que « ce modèle (Mme Zoungrana ndlr) soit suivi par l’ensemble de ses collègues » pour que l’administration pénitentiaire puisse jouer « substantiellement le rôle qui est le [sien] dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. »