Le Chef de l’Etat Paul-Henri Damiba a effectué une visite à Dori dans la région du Sahel, le 15 juin 2022, pour réconforter les populations et les soldats, après l’attaque terroriste meurtrière qui a fait 86 morts selon le gouvernement, à Seytenga dans la province du Séno. Le Président Damiba a instruit aux soldats de mettre fin aux mésententes entre entités. Ces mésententes, telle une vermine, ronge à petit feu les relations entre corps habillés.
Par Nicolas Bazié
Le problème est bien réel entre les forces de police, de gendarmerie et militaires au Burkina Faso. La rivalité est profonde entre ces trois entités. Pourtant, les terroristes gagnent du terrain. Civils et forces de défense et de sécurité sont tués régulièrement et la nation est en danger.
Le Président Damiba a donc vu juste, en voulant sonner la fin de la récréation. Car, dans un environnement où les défis sécuritaires ont changé de nature et de dimension, il s’impose une cohérence d’action des forces de sécurité.
« On ne va plus tolérer des problèmes entre des CRS (Compagnie républicaine de sécurité) et gendarmes, des problèmes entre militaires et gendarmes, des problèmes entre militaires et eaux et forêts », a-t-il prévenu, s’adressant à ses frères d’armes à Dori le 15 juin.
Avec ces massacres de civils et attaques de positions des FDS, l ’heure n’est vraiment pas à la concurrence des forces, mais plutôt à l’unité pour vaincre. Si le salut doit venir de la fusion police-gendarmerie ou militaire-gendarmerie, il ne devrait pas avoir de problèmes.
Il faut noter que les bisbilles entre ces forces ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a 16 ans de cela (en 2006), des militaires et des policiers se sont affrontés violemment au fusil-mitrailleur et à l’arme lourde à Ouagadougou. Et cela, à la veille d’importants sommets de chefs d’Etats (CEDEAO et UEMOA) que le pays était censé accueillir. Une altercation dans laquelle il y avait eu mort d’homme.
En août 2017, l’Union nationale de la police, (UNAPOL) avait révélé dans un communiqué, que rien ne va entre la police et la gendarmerie, au sein du ‘’défunt’’ Groupement de sécurité et de protection républicaine (GSPR), chargé d’assurer la sécurité du Président du Faso.
C’est une affaire que le syndicat de police avait qualifié à l’époque de « prise d’otage de la présidence », en dénonçant de graves difficultés de collaboration entre policiers et gendarmes.