Ceci est le message du directeur pays de l’ONG Save the Children, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’enfant africain ce 16 juin 2022.
Alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée de l’Enfant Africain, c’est tout naturellement que nous avons une pensée pour ces milliers d’enfants du Burkina Faso qui paient chaque jour un lourd tribut du fait de la crise humanitaire sans précédent que connait le pays. En rappel, la situation sécuritaire qui prévaut actuellement a contraint environ deux millions de Burkinabè à se déplacer, parmi lesquels plus de 60% d’enfants.
Cette année, les thèmes aux niveaux national et international nous interpellent respectivement sur la place de la Famille dans la protection de l’enfant d’une part. D’autre part, il est question faire l’état des lieux de « l’Elimination des pratiques néfastes affectant les enfants », en mesurant les « progrès en matière de politiques et pratiques depuis 2013 ». Certes, durant la décennie écoulée, beaucoup d’efforts ont été consentis en matière de renforcement du cadre légal de protection des enfants au Burkina Faso et en termes de changement social de comportement, mais il est évident que les défis restent énormes, faisant toujours du Burkina Faso un pays où les conditions sont difficiles pour l’épanouissement sûr de l’enfant.
Le contexte sécuritaire marqué par les multiples attaques contre les infrastructures socio-éducatives et les populations civiles contribue à fragiliser les capacités des familles, des communautés et de l’Etat, et pose de sérieuses difficultés en matière de protection de l’enfant. A travers le pays et principalement dans les régions à forts défis sécuritaires, les enfants sont exposés à diverses formes de violence telles que la traite, le mariage d’enfants, les mutilations génitales féminines, la privation de l’éducation, etc. A cela s’ajoute l’apparition de nouvelles problématiques de protection de l’enfant comme les enfants associés aux groupes armés, les enfants non accompagnés et séparés, etc. On déplore ainsi l’existence des six graves violations commises sur les enfants en temps de conflit armé (1. Recrutement et utilisation d’enfants ; 2. Meurtres et mutilations d’enfants ; 3. Violences sexuelles commises contre des enfants ; 4. Attaques dirigées contre des écoles ou des hôpitaux ; 5. Enlèvements d’enfants ; 6. Déni d’accès à l’aide humanitaire).
Oui, le chantier de la protection de l’enfant au Burkina Faso reste vaste. Mais il est encourageant de voir que l’ensemble des acteurs sont engagés à relever le défi. Nous voudrions par-là saluer le dévouement de ces animateurs terrain, ces travailleurs sociaux, ces agents d’ONG ou d’association qui, avec conviction, s’investissent auprès des familles et au sein des communautés, pour améliorer le bien-être des enfants mais aussi contribuer au renforcement des mécanismes communautaires de protection de l'enfant.
Save the Children veille à ce que chaque enfant soit protégé contre la violence et l’exploitation, y compris les pratiques néfastes, surtout dans ce contexte de crise humanitaire. Nous sommes engagés à accomplir notre mission qui est d’obtenir des progrès décisifs dans la façon dont le monde traite les enfants et de réaliser des changements immédiats et durables dans leurs vies. Nous sommes convaincus que ceci est indispensable si nous voulons un Burkina Faso dans lequel chaque enfant a le droit de survivre, le droit à la protection, au développement et à la participation.
Protégeons l’avenir des enfants, celui de toute une génération, celui de toute une nation !
Bonne célébration à tous les enfants du Burkina Faso !