Les incidents de Seytenga qui se sont soldés par 79 morts (bilan provisoire), selon le gouvernement, continue de susciter de vives réactions. Dans une déclaration, ce mardi 14 juin 2022, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a condamné cette tuerie avant de formuler des interrogations sur notamment le prétexte qui a prévalu à la prise du pouvoir par les militaires. Dans les lignes qui suivent, www.minute.bf vous propose l’intégralité de la déclaration.
Depuis quelques jours, le Burkina Faso est la cible d’attaques terroristes meurtrières dans plusieurs localités du pays. Le 9 juin 2022, des groupes armés terroristes s’en sont pris à la brigade territoriale de gendarmerie de la ville de Seytenga dans la région du Sahel, tuant onze gendarmes. Deux jours après, dans la nuit du 11 au 12 juin dernier, ils sont revenus en grand nombre procéder au massacre de la population civile durant des heures, suscitant autant de stupeur que d’interrogations.
Un bilan provisoire actualisé du gouvernement fait état de soixante-dix-neuf (79) morts et d’un déplacement massif d’hommes, de femmes et d’enfants vers Dori, situé à 47 kilomètres. Toutefois, plusieurs sources locales parlent de plus de cent cinquante (150) civils systématiquement exécutés au cours de cette seule nuit.
Face à un tel drame qui allonge la série noire des victimes du terrorisme dans notre pays, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) est affligé et consterné. Il présente ses condoléances les plus émues aux familles des victimes civiles, militaires et paramilitaires. Il adresse aux blessés ses vœux de prompt rétablissement.
Tout en ayant de la compassion pour la souffrance collective dans laquelle sont nos populations, le MPP dénonce et condamne les tueries de Seytenga. La commune rurale de Seytenga, faut-il le rappeler, est située à une quarantaine de kilomètres de la ville de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, qui abrite un camp militaire, la dernière présence forte de l’Etat avant la frontière du Niger.
Du fait de la dégradation très prononcée de la route de Fada menant au Niger et de l’aggravation des attaques terroristes dans l’Est, cet axe Dori-Seytenga devenait la principale voie du trafic routier entre notre pays et le Niger.
C’est pourquoi, à l’instar de tous les Burkinabè, nous nous demandons comment est-ce encore possible que dans un périmètre aussi stratégique des terroristes puissent commettre allègrement une telle barbarie pendant plusieurs heures sans être inquiétés ? Devant la tournure de plus en plus dramatique de cette guerre contre le terrorisme, nous devons répondre avec courage aux questions suivantes :
le diagnostic fait par les nouveaux tenants du pouvoir qui leur a servi de prétexte au coup d’Etat du 24 janvier 2022 était-il exact et justifié ?
la stratégie et la tactique mises en œuvre pour mener la lutte contre l’hydre terroriste sont-elles efficaces ?
L’autre question que le développement et la tournure de cette guerre contre le terrorisme nous imposent est la suivante : sommes-nous réellement unis, toutes composantes civiles et militaires comprises, dans le même esprit, le même niveau d’engagement et de sacrifice pour mener cette lutte de reconquête et de pacification de notre pays où les zones urbaines et rurales tombent les unes après les autres entre les mains des groupes armés terroristes ?
En se référant à l’histoire socio-politique de notre nation et aux combats victorieux de son peuple contre toute forme d’adversité, notre conviction est qu’ensemble, rien ne nous a été impossible et rien ne nous sera impossible.
Le MPP réitère son appel pressant à la mobilisation de tous ses militants et de tous les patriotes pour à la fois gagner la guerre contre le terrorisme et réussir le pari du retour à l’ordre constitutionnel normal dans les meilleurs délais.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso et l’aide à sortir de cette impasse !
DEMOCRATIE – EGALITE – PROGRES
Ouagadougou, le 13 juin 2022
Le Président du Parti,
Président du Bureau Politique National