Le gouvernement, sous l'égide du Premier ministre, Albert Ouédraogo, a rencontré ce jeudi 09 juin 2022, les acteurs du secteur privé de la Chambre du commerce, les organisations faitières des boulangeries et la ligue des consommateurs du Burkina Faso. A ces acteurs, Albert Ouédraogo a annoncé les mesures consensuelles prises par le Gouvernement, et qui entrent immédiatement en vigueur, dans l'optique de favoriser une baisse des prix de certains produits de grande consommation. Un accord dont l’impact global sur le budget de l’État s‘élève à 14,3 milliards de FCA.
Après plusieurs semaines de négociations, Gouvernement et acteurs du secteur privé sont parvenus à un accord qui devrait permettre de soulager les consommateurs, grâce à un allègement des prix de certains produits de grande consommation. La cellule de crise mise en place, a travaillé d'arrache-pied, sous le leadership du Premier ministre, pour parvenir à des conclusions, à la satisfaction des différentes parties.
« Les concertations entre les différents acteurs ont permis de prendre les mesures, afin de baisser les prix des produits de grande consommation, en l’occurrence le riz, le sucre et l’huile », a indiqué le ministre Porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, à l’issue de la rencontre à la Primature. Ces mesures consistent entre autres à maintenir une baisse de la valeur en douane de certains produits identifiés comme très sensibles, à savoir le riz, l'huile et le sucre. Cette baisse est évaluée à 2,25 milliards de FCFA en ce qui concerne le riz, 3,4 milliards de FCFA pour le sucre et 9 milliards de FCFA sur l’huile. L'impact global sur le budget de l'État de cette mesure est évalué à 14,3 milliards de FCFA, selon le ministre Bilgo.
En plus de ces mesures, il y a également la suspension de l'obligation de fournir le certificat d'assurance de transport de marchandises, avant émission de la déclaration préalable à l'importation. Il y a également le contrôle des lieux de stockage des céréales locales, afin d'inciter ceux qui entreposent les céréales, à les mettre à la disposition de la population, pour ne pas créer une inflation mécanique, du fait de la retenue de céréales, a-t-il indiqué.
Les autres mesures fortes sont relatives au prix du pain. « Il s’agit du maintien du prix de la baguette à 150 FCFA et la baisse du poids à 160 g ; la prise en charge directe des factures d’eau et d’électricité pour un montant maximum global de 150 000 FCFA par mois par boulangerie officiellement reconnue et sur une période de trois mois. A cela, s'ajoute la mise en place d’une ligne de crédit de cinq (5) milliards de FCFA dont les conditions de fonctionnement seront fixées par un comité tripartite (État – Boulangeries – banques et établissements financiers).
Le Gouvernement envisage aussi un programme de formation en gestion au profit des boulangeries. Enfin, l’État a encouragé les importateurs de blé, à acquérir une proportion auprès des moulins locaux, pour réduire le prix par un effet d’économie d’échelle, a déclaré le ministre Porte-parole du Gouvernement, Lionel Bilgo.
Pour le représentant du secteur privé, Mamady Sanoh, 2e Vice- Président du de la Chambre de commerce et d’Industrie du Burkina Faso, « des activités de sensibilisation seront menées, afin que ces engagements pris avec les autorités du pays, soient respectés par les commerçants. "La situation est déjà difficile pour tout le monde et il ne faut pas profiter de cette situation pour s ‘enrichir", a-t-il noté.
Le secteur privé dans son ensemble, a exprimé sa reconnaissance et ses remerciements pour l'aboutissement heureux de ces négociations, le sens du dialogue et de la concertation qui ont prévalu au cours des travaux.
Sentiments de satisfaction également de la ligue des consommateurs du Burkina Faso qui a participé au processus de bout en bout. Le président de cette organisation de la société civile, Dasmané Traoré, s'est engagé à accompagner le gouvernement, dans l'application de ces décisions, afin que les efforts consentis soient réellement ressentis par les consommateurs. Il faut noter que le gouvernement promet de poursuivre les concertations, afin de prendre en charge les préoccupations résiduelles de l'ensemble des acteurs.