La Cedeao, le principal bloc régional d'Afrique de l'Ouest, a décidé de fermer les frontières de ses États membres avec le Mali et d'imposer des sanctions économiques en réponse au retard pris dans la tenue des élections après une transition de 18 mois.
Qu'a décidé la junte malienne ?
Lundi, le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret fixant la durée de la période de transition à 24 mois à partir de mars de cette année.
Le décret lu a été à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement de transition Abdoulaye Maiga.
"L'adoption de ce décret est la preuve de la volonté des autorités (maliennes) de dialoguer avec la CEDEAO", a-t-il ajouté selon Reuters qui le cite.
En février dernier, les autorités maliennes ont invoqué l'insécurité persistante dans le pays, dont une grande partie du territoire échappe au contrôle de l'Etat, comme raison principale pour justifier leur décision de ne pas organiser des élections présidentielle et législatives en février 2022, comme la junte s'y était préalablement engagée.
Comment la CEDEAO a-t-elle réagi ?
La Cedeao regrette la décision de la junte malienne de fixer à deux ans la durée de la transition vers un régime civil, alors que les négociations sont en cours.
Elle a indiqué que son médiateur allait poursuivre les discussions avec les autorités maliennes "en vue de parvenir à un accord de transition mutuellement acceptable qui garantira le soutien de la Cedeao".
L'armée a pris le pouvoir en 2020 et a été soumise à la pression internationale pour organiser des élections plus tôt - la junte avait initialement accepté de les organiser en février de cette année.
Lorsque le Mali n'a pas respecté ce délai, la Cedeao a imposé des sanctions sévères.
Au cours du week-end, une réunion de la Cedeao a décidé de maintenir les sanctions, mais doit se réunir d'ici le mois prochain pour examiner les progrès accomplis.
Le bloc avait demandé au Mali de revoir sa période de transition de deux ans, estimant que 12 ou 18 mois étaient raisonnables.