Le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) annonce avoir dénombré 1.902.150 de personnes déplacées internes (PDI) réparties dans les 13 régions du Burkina Faso à fin avril, contre 1.850.923 à fin mars, soit une augmentation « d’environ 2,77% », soit 51.227, selon un rapport.
Le nombre de déplacés internes du fait de l’insécurité jihadiste au Burkina Faso a déjà dépassé 1,9 million de personnes, ont rapporté les autorités du pays.
Selon les dernières données publiées par le Conseil national des urgences et de la réhabilitation (CONASUR), il y a eu une augmentation d’environ 2,7% par rapport au dernier décompte fin mars de cette année.
Ainsi, le nombre de personnes contraintes de quitter leur domicile en raison de l’insécurité est passé de 1 850 923 à 1 902 150, au 30 avril.
Les régions les plus touchées par les déplacements sont le Centre-Nord, qui compte 34,5% des déplacés (plus de 650 000 personnes) et le Sahel, avec 30,2% (plus de 570 000) alors que jusqu’à 52% du total sont des enfants de moins de 14 ans d’âge et 53% sont des femmes.
En mars dernier, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Action contre la faim, Médecins du monde et Oxfam ont déclaré dans un communiqué conjoint que, depuis janvier 2019, la population déplacée au Burkina Faso a augmenté de 2 000 %.
Le Burkina Faso subit des attaques jihadistes à répétition depuis avril 2015, menées par des groupes liés à la fois à Al-Qaïda et à l’État islamique.
La région la plus durement touchée du Burkina Faso est le Sahel, qui partage une frontière avec le Mali et le Niger, bien que le djihadisme se soit également propagé à d’autres régions voisines et, depuis 2018, à la région orientale du pays.
En novembre 2021, une attaque contre un poste de gendarmerie a fait 53 morts (49 gendarmes et 4 civils), ce qui a généré un grand mécontentement social qui a conduit à de vives protestations réclamant la démission du président burkinabé de l’époque, Roch Kaboré.
Des mois plus tard, le 24 janvier, l’armée a pris le pouvoir lors d’un coup d’État – le quatrième en Afrique de l’Ouest depuis août 2020 – et a renversé le président.
Au cours des opérations menées au cours des deux dernières semaines, depuis le 19 mai, l’armée burkinabé a tué au total 50 jihadistes, dont deux importants chefs terroristes, comme l’a confirmé jeudi dernier le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, chef du commandement des opérations du territoire national.