La crise russo-ukrainienne va nuire aux secteurs de l'agriculture et de l'énergie en Afrique, qui sont cruciaux pour le développement économique du continent, a indiqué vendredi Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD).
Akinwumi Adesina a déclaré aux journalistes à Nairobi, la capitale du Kenya, qu'en raison de la pénurie d'intrants agricoles clés, la crise pourrait réduire la production alimentaire annuelle de l'Afrique de 20 à 50 %.
"Le continent importe environ deux millions de tonnes métriques d'engrais par an de Russie et d'Ukraine. Cela signifie par conséquent que si nous ne prenons pas de mesures, la production alimentaire pourrait diminuer de 20 à 50 %. Il est donc clair que nous sommes confrontés à une crise alimentaire potentielle", a affirmé M. Adesina.
Le responsable de la BAD, qui se trouve au Kenya pour une visite de quatre jours, a estimé que les défis de la sécurité alimentaire du continent seront encore aggravés car les importations de produits agricoles seront également affectées.
Il a révélé que l'Afrique risque de perdre les quelque 30 millions de tonnes de maïs, de blé et de soja qu'elle importe chaque année de Russie et d'Ukraine.
La crise russo-ukrainienne a également eu un impact négatif sur les prix de l'énergie en Afrique, ce qui aura tendance à ralentir la croissance économique de la région, a-t-il ajouté.