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Pénurie de carburant à Dori : ruée vers les stations d’essence

Publié le vendredi 3 juin 2022  |  Sidwaya
Transport
© Autre presse par DR
Transport : l`Afrique, terre d’accueil des carburants toxiques
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Depuis le mois de février dernier, la ville de Dori, chef-lieu de la région du Sahel fait face à une pénurie de carburant du fait de la non-desserte des camions-citernes due à l’insécurité sur l’axe Kaya-Dori. Arrivés par un convoi, escortés par l’armée, deux camions-citernes de 45 000 litres chacun ont soulagé les habitants ce jeudi 2 juin 2022.

Il est 5 heures 30 minutes ce jeudi 2 juin 2022 lorsque nous sommes arrivés à la station OTAM située au secteur 1 de Dori, à côté du feu tricolore de la SONABEL. Une foule s’était déjà massée dès 4 heures du matin pour espérer avoir du carburant. A cet instant précis, nous apercevons des automobilistes, des motocyclistes et même des propriétaires de tricycles se bousculer pour se faire servir par l’un des deux pompistes. C’est dans cette ambiance que l’enseignant Baguima Bado dit être venu peu après 5 heures du matin avec une réserve d’essence, juste pour atteindre la station. Finalement, c’est vers 9 heures qu’il a pu faire le plein de son engin à deux roues.

Selon lui, le temps mis pour se faire servir s’explique par un manque d’organisation de la part des responsables de la station dans la mesure où tout le monde veut se faire servir au même moment sans tenir compte des premiers arrivés sur les lieux. « Depuis le mois de février 2022, nous vivons cette situation. Il faut perdre du temps dans l’une des stations d’essence de la ville pour avoir du carburant », a déploré M. Bado. Peu après, nous nous sommes rendus à la station Hola située à côté du rond-point Arba Hama Diallo. L’ambiance est la même par rapport à la précédente. A en croire le chauffeur empruntant l’axe Dori-Sebba, Drissa Ouédraogo qui dit être venu depuis 6 heures avec son minicar appelé communément « Dina » dans l’espoir d’avoir le carburant rapidement. Mais, c’est peine perdue. En effet, il est 10 heures lorsque nous échangions avec lui et il était toujours dans la file d’attente pour se faire servir. A son arrivée, s’est-il étonné, il y avait déjà une vingtaine de véhicules devant lui dont les propriétaires étaient là depuis 4 heures du matin. « Cette pénurie de carburant handicape sérieusement notre travail. Nous pouvons faire deux à trois jours et même deux semaines sans voyager à cause de cette pénurie. En tant que père de famille, c’est difficile pour nous en plus des prix des produits de première nécessité qui ne cessent d’augmenter » a-t-il expliqué son désarroi.

Les raisons de cette pénurie

De l’avis du gérant de la station OTAM, Mohamed Moustapha, cela fait un mois que lui et ses pompistes ne travaillent pas du fait de cette pénurie. Il a indiqué que c’est le mardi 1er juin 2022 que le camion-citerne de 45 000 litres est arrivé pour le dépotage. « Sans une escorte de l’armée, nos citernes ne viennent plus à Dori. A deux reprises, des citernes ont été enlevées sur l’axe Kaya-Dori. C’est pourquoi les citernes quittent Ouagadougou et passent plus de 10 jours à Kaya pour attendre l’escorte de l’armée avant de prendre la route », a expliqué le gérant de la station OTAM. Et d’ajouter que cette situation n’arrange personne vu qu’au niveau de la station, il y a des charges auxquelles il faut faire face chaque mois. Abondant dans le même sens, le gérant de la station Hola, Ouldada Chiyahk a confié avoir fait plus d’un mois sans disposer de carburant. Pour lui, n’eût été l’escorte de l’armée, aucune citerne ne viendrait à Dori de peur de croiser le chemin des hommes armés non identifiés. Qu’à cela ne tienne, il a suggéré aux autorités régionales d’organiser les convois au moins deux fois par semaine de sorte que le carburant ne puisse pas manquer à Dori.

Souaibou NOMBRE
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