Dans le but d’apprécier la « qualité » du système éducatif burkinabè afin de donner des pistes d’amélioration, le Programme d’Analyse des Systèmes éducatifs (PASEC) de la Conférence des Ministres de l’Education des États et Gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) produit des rapports sur la base d’enquêtes auprès des principaux acteurs. Le mardi 31 mars 2022 à Ouagadougou, le rapport 2019 a été présenté par le Coordonnateur Hilaire Hounkpodoté, en présence du représentant du ministre en charge de l’éducation, son Secrétaire général (SG), Ibrahima Sanou.
Outre le dispositif national d’évaluation des apprentissages (contrôles continus, examens nationaux à la fin des sous-systèmes primaires, post-primaire et secondaire), le Burkina Faso participe aux évaluations internationales du Programme d’Analyse des Systèmes éducatifs de la Conférence des Ministres de l’Education des États et Gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN). Après un premier rapport en 2014 qui a concerné 10 pays d’Afrique Subsaharienne dont le Burkina Faso, le programme a restitué son second rapport PASEC 2019, ce 31 mai 2022 concernant le Pays des Hommes Intègres.
Le rapport établi sur la base d’enquêtes dans « 394 écoles dans les 13 régions du pays » a consisté à « non seulement, mesurer le niveau de compétences des élèves en début et en fin de scolarité primaire, en langue d’enseignement et en mathématiques, mais aussi les connaissances et compétences des enseignants du primaire en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en didactique de la compréhension de l’écrit et des mathématiques. »0
Hilaire Hounkpodote, Coordonnateur du PASEC relevant les aspects à améliorer dans le système éducatif burkinabè
A ce propos, le Coordonateur du PASEC, Hilaire Hounkpodote a relevé que « malgré la crise sécuritaire, le Burkina Faso a enregistré des résultats à certains niveaux comparativement à 2014, notamment, en fin de scolarité en lecture. »
Toutefois, se basant sur le rapport, il n’a pas manqué de signaler que « des efforts restent encore à faire en matière de qualité de l’enseignement. » Pour preuve, il a indiqué qu’« en début de scolarité, moins de 50% des enfants ont les compétences nécessaires pour poursuivre (…); 13% des enfants ne savent pas traiter les exercices qu’on leur a donnés (…); une épreuve de Cours préparatoire deuxième année (CP2) qu’on donne à un élève qui a fini le CP2, cet élève ne peut pas composer un seul item… »
Une vue des participants au séminaire de restitution du rapport PASEC 2019
« Le problème se pose sur la manière d’enseigner », a déclaré M. Hounkpodote, concernant les enseignants. Pour cela, il pense qu’« il est important de revoir un peu la formation des enseignants, de mettre quelques stratégies pour améliorer la didactique des enseignants. »
Des recommandations pour améliorer le système éducatif
En outre, pour pallier tout cela, il est recommandé dans le rapport, de mettre l’accent sur « la qualité des ressources éducatives, notamment, les manuels scolaires, d’améliorer la formation des enseignants, de régler la question de l’équité entre le public et le privé… »
Le représentant du ministre en charge de l’éducation, Ibrahima Sanou, saluant le travail de l’équipe nationale du PASEC 2019
Pour tout cela, le représentant du ministre en charge de l’éducation, son SG, Ibrahima Sanou a salué le travail de l’équipe nationale du PASEC. La conviction de M. Sanou, est que ce dispositif d’évaluation permet « d’améliorer le système éducatif ; d’améliore la prise de décision pour améliorer la qualité des enseignements, des apprentissages. »
C’est dans ce sens que le séminaire consistera à présenter les résultats nationaux de l’évaluation PASEC 2019 aux autorités éducatives, aux acteurs et autres partenaires de l’éducation afin de leur permettre de se les approprier. Aussi, sera-t-il question « de discuter des pistes de réflexion en vue de parvenir à des propositions d’actions pertinentes, réalistes et réalisables pour améliorer les performances des élèves et des enseignants », en attendant l’évaluation PASEC 2024.