L’équipe de la Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX) conduite par son Directeur général, Jonas Bayoulou était le vendredi 27 mai à Safané. Où elle a échangé avec des producteurs de coton qui savent ce qu’ils veulent.
Comme partout où elle est passée, l’équipe de la SOFITEX a eu des échanges directs, francs et très engagés avec les producteurs de coton. Venus nombreux des villages dans la salle de conférence de l’Union départementale des producteurs de coton de la localité.
La mise en place des intrants (semence, herbicides, engrais), le suivi technique de la campagne, l’achat et le paiement sont les principaux points qui font l’objet des discussions.
D’entrée de jeu, du côté de SOFITEX, on a pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour que les producteurs puissent disposer, dans un premier temps, des semences. Ce qui en réalité ne devrait souffrir de difficultés car c’est la SOFITEX elle-même qui produit la semence. Quant aux engrais, un léger retard pourrait être observé du fait de la conjoncture internationale (Russie et Ukraine, producteurs d’engrais sont en guerre) qui ne dépend pas de la SOFITEX. Sur la question, Jonas Bayoulou précise que «nous travaillons, jour et nuit, pour que vous ayez les engrais à temps». Cependant, prévient-il «de petits désagréments peuvent subvenir. Je préfère vous dire la vérité car nous avons été obligés de résilier les contrats avec des fournisseurs qui, visiblement ne pourront pas fournir les engrais à temps pour les octroyer à d’autres fournisseurs, plus rassurants».
Quant au suivi de la campagne et la commercialisation, le DG et ses collaborateurs ont indiqué aux producteurs que « c’est ensemble avec vous que nous allons gérer toutes ces questions ». Car désormais, « le producteur de coton, principal acteur de la chaine de production du coton, doit apporter sa part contributive dans la chaine de production du coton ».
Quand ils ont pris la parole, les producteurs ont insisté sur les mêmes questions de mise en place des intrants, de la disponibilité à leurs côtés des agents d’encadrement, de l’enlèvement du coton et du paiement de leur argent. Pour eux, si toutes ces préoccupations trouvent des solutions rapides, il n’y a pas de raison qu’ils ne produisent pas le coton. Car la production du coton est une tradition à Safané. «Depuis 1964, je produis du coton et je ne peux pas comprendre qu’aujourd’hui, les jeunes s’amusent avec le coton. C’est avec l’argent du coton que j’ai scolarisé mes enfants, construit des maisons et m’équiper en matériel agricole. Il ne faut pas s’amuser avec la production du coton», a conseillé aux jeunes, un vieux dans la salle.
A Safané, l’équipe de SOFITEX et les producteurs de la localité se sont engagés à produire 25 000 tonnes de coton dans le département et 150 000 à 200 000 tonnes dans la région cotonnière de Dédougou.
«Le gouvernement a subventionné la filière à 72,8 milliards de FCFA, le prix du kilo de coton est passé à 300 FCFA, un record. Nous avons bénéficié de 14 tracteurs dans le département de Safané, la SOFITEX s’est engagée. Qu’est-ce que nous reste-t-il à faire ? Souhaiter une pluviométrie satisfaisante», a conclu Ladji Koté, membre de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina.
«C’est la production de coton qui appelle l’usine»
La question de l’usine à Safané ne date pas d’aujourd’hui. «C’est une question qui m’a toujours été posée. Mais, j’ai toujours répété, et je le répète encore, c’est la production de coton en grande quantité qui appelle l’usine», a expliqué Jonas Bayoulou. A Safané, ce message a été très bien compris. Aussi, c’est débout, les mains en l’air que les producteurs se sont engagés à produire davantage de coton pour « appeler » une usine dans leur localité.