Achille Tapsoba, president par intérim du CDP, a propos de la crise sécuritaire : « Ce n’est pas en six mois, ni en 100 jours ou une année qu’on peut soigner une gangrène »
Les femmes de la coordination provinciale du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du Kadiogo, aile historique, ont tenu leur Assemblée générale (AG) le 21 mai 2022, au CENASA, à Ouagadougou. Venues des arrondissements et communes rurales du Kadiogo, ainsi que de Koudougou, ces femmes ont témoigné leur soutien au Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) du chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Pour elles, « tout le monde doit accompagner le MPSR ». C’était en présence du président par intérim du parti, Achille Tapsoba, et d’autres cadres du parti.
Cela fait des mois, voire des années, que les femmes de la coordination provinciale CDP du Kadiogo n’ont pas tenu d’Assemblée générale, à en croire les propos de la coordonnatrice de l’AG, par ailleurs vice-présidente du CDP, aile historique, Marie Blandine Sawadogo. « Le CDP, en tout cas l’aile historique, n’a pas tenu d’AG depuis des mois, voire un certain nombre d’années, nous voulons répéter l’histoire », a-t-elle laissé entendre. L’objectif visé, selon Béatrice Ouédraogo/Nassa, présidente du comité d’organisation de l’AG et responsable des femmes du Kadiogo, était de relancer la mobilisation des femmes du Kadiogo et de « donner l’information juste et vraie sur le parti et la lecture du parti sur la situation nationale ». Concernant justement la situation nationale, les femmes ont affirmé leur soutien au MPSR.
« Notre pays vit des heures sombres de son histoire avec les attaques terroristes qui endeuillent notre peuple et provoquent de nombreux déplacés internes. Face à cette terrible épreuve, nous, femmes du CDP, réitérons notre soutien aux FDS, aux VDP et aux autorités de la Transition. Nous exhortons les Burkinabè à opposer un front uni au terrorisme. Nos encouragements vont à l’endroit du président du MPSR, au gouvernement et à tous les membres de la Transition pour la constance de leurs efforts », a dit Béatrice Ouédraogo. Pour Marie Blandine Sawadogo, tout le monde devrait le faire. « Tout le monde doit accompagner le MPSR. Ce n’est pas parce qu’on aime le MPSR. Pour la paix et la sécurité dans le pays, si nous allons ensemble, nous allons réussir.
Les préparatifs du 8e congrès du CDP en cours
C’est dans ce sens que nous y allons », a-t-elle déclaré tout en soulignant que « tout ce qui vient pour régler le problème du pays, il faut accompagner ». Pour elle, 100 jours, ou même les 5 mois donnés par le président Damiba pour voir les premiers résultats, sont trop peu. Et Béatrice Ouédraogo de renchérir : « Pour moi, 5 mois c’est peu. Les autres sont restés 7 ans durant, ils n’ont pas pu régler le problème. Au contraire, la situation s’empirait….Nous voyons que nos troupes sont régulièrement sur le terrain et font du bon boulot. Même si nous perdons des hommes, on voit qu’ils sont plus motivés qu’avant et engrangent des victoires ».
Et d’ajouter qu’« avec le temps, on aura beaucoup de résultats ». Revenant sur « la gestion calamiteuse du MPP » qui a failli faire « disparaître le Burkina en tant que pays », le président par intérim, Achille Tapsoba, a estimé que « la libération est intervenue enfin en janvier 2022 » avec la prise du pouvoir par le MPSR. « On peut appeler cela coup d’Etat, coup de force, arrêt constitutionnel, mais c’était une libération », a-t-il dit. Et à tous ceux qui disent que les lignes n’ont pas bougé depuis l’avènement du MPSR, Achille Tapsoba leur répond en ces termes : « Les gens ont dit que depuis que le MPSR est là, la situation sécuritaire n’a pas changé, que ça empire.
Nous, nous avons une appréciation claire de la situation. Lorsque vous avez un pouvoir qui a laissé la gangrène s’installer dans un pays pendant 7 ans, ce n’est pas en six mois, ni en 100 jours ou une année qu’on peut la soigner! On ne soigne pas une gangrène de façon immédiate; la solution miracle n’existe pas. Il faut engager résolument la lutte. Mais c’est une lutte qui s’avère très âpre ». Pour lui, la donne a changé. « Déjà, on constate que le tableau a un peu changé sauf ceux qui ne veulent pas constater. Les années passées, les terroristes attaquent, les gens fuient, laissant armes et bagages parce qu’ils (les terroristes) étaient en surnombre ou surarmés. Et on ne faisait que tuer nos soldats, nos VDP. Aujourd’hui, la comptabilité a changé.
Il y a des offensives qui se font. Les terroristes sont chassés quelque part, on les poursuit aussi quelque part. Donc, c’est quelque chose de significatif. Mais notre satisfaction n’est pas de perdre une bataille mais de gagner la guerre. Et tant qu’on n’a pas gagné la guerre, personne ne peut dire qu’il est satisfait. Mais pour gagner la guerre, il faut que ceux qui sont au front soient soutenus par ceux en arrière-plan. Et pour cela, nous apprécions la mobilisation populaire pour encourager nos FDS », a-t-il mentionné. D’ailleurs, il a salué les mesures prises par le MPSR d’engager des négociations, à travers des personnalités locales, avec certains groupes armés essentiellement constitués de Burkinabè. « C’est déjà quelque chose », a-t-il dit. Se prononçant sur la vie chère, le président par intérim a appelé le MPSR à « redoubler d’efforts, de possibilités, de capacités pour atténuer le choc de la vie chère sur les populations, notamment les plus défavorisées ». Sur la vie du parti, il a annoncé les préparatifs entrant dans le cadre de la tenue du 8e congrès. « Nous sommes en train de préparer le 8e congrès. A l’occasion, nous reviendrons dans des détails sur l’analyse, les appréciations et les prises de position du CDP sur toutes les questions nationales et internationales », a-t-il conclu.
Colette DRABO
« Nous ne sommes au courant d’aucun autre CDP » (Achille Tapsoba)
« Votre présence (s’adressant aux militants) est un refus catégorique de la tentative de main mise et de main basse sur le CDP par un certain monsieur et sa clique. C’est un refus de nier l’histoire du CDP et de renier celui qui, dans l’histoire du CDP, constitue le fondateur du CDP, le président Blaise Compaoré. C’est un refus de laisser le CDP continuer à mener une politique aventuriste, négationniste, nihiliste et de conduire le parti vers l’amincissement total, par l’expulsion tous azimuts des militants et responsables de ce parti depuis le 7e congrès historique de notre parti. C’est un refus d’accepter toute attitude d’irrespect total, de non considération, de bradage de nos principes et textes fondamentaux par le camarade Eddie Konboïgo. C’est un refus de voir un président d’un parti fouler aux pieds les textes fondamentaux du parti…. Le CDP a été construit en 1996 de la fusion de 13 partis, fractions et formations politiques autour du président Blaise Compaoré et dans l’option de la social-démocratie. C’est ce CDP qui est là. Nous ne sommes au courant d’aucun autre CDP.»