Plusieurs personnes ont écopé, le vendredi 20 mai 2022, au tribunal correctionnel de Tenkodogo, des peines allant de 6 mois avec sursis à 5 ans de prison ferme, dans l’affaire de destruction des débits de boissons à Béguedo.
Les fortunes sont diverses pour les prévenus dans l’affaire de destruction de débits de boissons, perpétrée dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2022, à Béguédo, province du Boulgou. Le vendredi 20 mai 2022, le tribunal correctionnel de Tenkodogo a reconnu 11 d’entre eux, coupables des faits à eux reprochés et les a condamnés à une peine privative de liberté de 5 ans et à une amende de 1 million de francs CFA, le tout ferme. Deux autres prévenus ont été condamnés chacun à une peine d’emprisonnement de 5 ans dont 4 ans assortis de sursis et à une amende de 1 million F CFA assortie de sursis.
Le crieur public, le septuagénaire Souleymane Modré, a écopé d’une peine d’emprisonnement de 6 mois et une amende de 500 mille F CFA, le tout assorti de sursis, pour des faits d’incitation à la commission de délits. Les personnes reconnues coupables ont été condamnées à payer solidairement près de 125 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts aux parties civiles, soit plus de 22 millions F CFA à Sétou Bandaogo, plus de 35 millions F CFA à Eric Compaoré, plus de 18 millions F CFA à Mamoudou Dabré, plus de 30 millions F CFA à Issaka Guébré et plus de 17 millions F CFA à Mariam Boly. En outre, elles devront payer solidairement aux victimes la somme de 500 000 F CFA chacun, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Elles ont un délai de 6 mois pour s’exécuter. Les autres prévenus ont été relaxés, soit pour des infractions non constituées soit au bénéfice du doute. En revanche, le tribunal s’est déclaré incompétent pour connaitre des faits reprochés à Ibrahim Bara, un jeune de 16 ans.
« Je ne suis pas un avocat du diable »
Pour l’un des avocats de la défense, Gamal Abdel Nacro, les peines privatives de liberté prononcées à l’encontre des prévenus sont trop lourdes, même s’il a reconnu que le juge est souverain dans ses décisions. Il a rappelé que le procureur du Faso avait requis 3 ans contre eux alors que le tribunal est allé jusqu’à 5 ans fermes. Selon lui, il ne suffit pas de « condamner pour condamner » car, a-t-il poursuivi, il sera difficile pour les accusés de payer solidairement 125 millions F CFA à la partie civile, tel que décidé par le tribunal.
Mais Me Nacro a dit regretter, comme tout Burkinabè, la destruction des biens d’autrui à Béguedo et récemment à la mine de Houndé. « Ce sont de tels actes qu’il faut réprimer. Nous sommes pour la justice mais je ne suis pas un avocat du diable », a-t-il averti. « Le tribunal a tranché », s’est exclamé, pour sa part, l’avocat de la partie civile, Idrissa Wangré qui a estimé que pour le volet civil, ses réclamations ont été partiellement reçues. Il a prévenu que si les personnes condamnées ne s’exécutent pas au terme des six mois de contrainte judiciaire, il va déclencher les procédures légales afin que leurs biens soient saisis. 26 prévenus, tous des hommes, ont comparu dans cette affaire pour des infractions de vol, de dégradation de biens mobiliers et immobiliers par incendie, de destructions de biens, d’incitation de dégradation de biens, de dégradation de biens aggravé et d’incitation à la commission de délits. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2022, un groupe de personnes avait détruit plusieurs maquis et bars de Béguedo et exigé leur fermeture.