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Hausse du prix du carburant à la pompe : des burkinabè, entre réalisme et amertume

Publié le samedi 14 mai 2022  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Ville de Ouagadougou
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Le gouvernement, lors de l’hebdomadaire conseil des ministres du mercredi 11 mai 2022, a autorisé l’augmentation du prix du carburant à la pompe à hauteur de 100 FCFA. Une décision diversement appréciée par les Burkinabè. Dans ce micro-trottoir réalisé dans les rues de Ouagadougou par une équipe de Sidwaya, des citoyens acceptent la mesure avec stoïcisme, tandis que d’autres, déçus, appellent les autorités à revoir leur décision. Lisez plutôt !

Joachin Ilboudo, commerçant au grand marché de Rood-woko : « Cette augmentation était prévisible » « L’augmentation du prix du carburant ne me surprend pas. Cela était prévisible du fait que le prix du baril sur le plan international a connu une hausse. De plus, le Burkina Faso n’est pas un pays producteur d’hydrocarbures. A cela s’ajoute la guerre qui a lieu en ce moment entre l’Ukraine et la Russie. Avec cette guerre que vit l’un de nos plus grands fournisseurs telle l’Ukraine, il va de soi que cela se ressente sur le prix des hydrocarbures. Je pense que nous devons faire avec, car c’est un phénomène mondial. Si les grands producteurs ont des difficultés, nous sommes dans l’obligation de payer les pots cassés. Je ne suis pas totalement d’accord avec cette augmentation, mais je comprends que c’est la situation qui oblige ».

Moussa Ouédraogo, étudiant en 2e année d’Histoire et Archéologie, à l’Université Joseph-Ki-Zerbo : « Nous demandons au gouvernement de revoir sa décision » « Cela ne nous arrange pas. Nous devons nous mobiliser contre cette augmentation. En tant qu’étudiant, ce n’est vraiment pas simple de nous rendre au campus qui est d’ailleurs distant de nos domiciles. Cela peut nous conduire à arriver en retard aux cours ou à rater un devoir. Si tel est le cas, c’est la session de rattrapage directe. Cela est donc inadmissible et c’est pourquoi nous demandons au gouvernement de revoir sa décision pour nous faciliter la tâche. Car nous savons tous les conditions dans lesquelles cette augmentation est intervenue ».

Koanda Fatimata, restauratrice à Gounghin : « C’est une double douleur pour nous » « Cette augmentation n’est pas la bienvenue. Nous supportons déja douloureusement l’augmentation du prix des denrées alimentaires. L’augmentation du prix du carburant vient donc comme une double douleur pour nous. Car chaque jour, nous mettons de l’essence dans nos engins pour nous rendre au marché à la recherche de nos condiments. C’est vraiment très compliqué dans ce contexte où nos activités de restauration tournent au ralenti. Si l’on n’y prend garde, avec l’augmentation du prix des hydrocarbures, cela va entrainer encore une augmentation du prix des denrées alimentaires. Cela devient un cycle infernal. A cette allure, nous serons contrainte de ranger nos marmites et de mettre la clé sous le paillasson ».

Moussa Sanou, membre du syndicat des taximen : « Comment allons-nous nous débrouiller ? » « De mon point de vue, cela n’est pas simple du tout. Déjà que ça n’allait pas, avec l’augmentation du prix des hydrocarbures, ce sera pire. J’ai été à la station pour mettre du carburant de 5 000 F et on m’a servi 4 220 F pour la même quantité avant l’augmentation. Nous ne pouvons pas augmenter le prix du taxi. Comment allons-nous donc faire? Moi je travaille pour quelqu’un. Comment allons-nous nous débrouiller pour avoir assez de recettes pour assurer rien que l’argent de la popote et du savon? Nous demandons au gouvernement de revoir le prix de l’augmentation. On ne peut pas forcer le gouvernement pour qu’il revienne sur sa décision. Mais c’est juste une demande à son endroit afin qu’il nous vienne en aide. Les populations n’en peuvent plus ».

Roger Bouda, commerçant au grand marché de Rood-woko : « Cette décision va conduire à la hausse des prix des marchandises » « Cette décision va pousser les commerçants à augmenter les prix des marchandises. Et il y a fort à parier que les transporteurs aussi entrent dans la danse, comme cela a été le cas de par le passé. Nous traversons une période difficile, avec des attaques un peu partout dans le pays, avec en toile de fond la crise sanitaire. Si dans ces conditions, les prix des hydrocarbures augmentent, qu’allons-nous devenir dans ce contexte de cherté du coût de la vie? Nous demandons au gouvernement de puiser dans son budget pour nous venir en aide en baissant les prix. En attendant que la situation sécuritaire se décante pour que tout un chacun retourne chez soi et poursuivre normalement ses activités pour le bien de tous ».

Rabiétou Zallé, ménagère : « L’augmentation du prix du carburant n’est pas la bienvenue » « L’augmentation du prix du carburant n’est pas la bienvenue. La vie est devenue chère. Si le gouvernement augmente le prix du carburant, qu’allons-nous devenir ? Nous sommes déjà confrontés aux prix des produits de grande consommation qui ont connu une hausse sur le marché. Si les travailleurs eux-mêmes se plaignent, ce ne sont pas nous les sans-emplois qui allons apprécier cette décision de l’Etat. Alors, que l’Etat revoie sa décision afin de soulager les populations ».

Propos recueillis par Mahamadi SEBOGO &

Marie Désirée SAWADOGO
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