La France doit regarder en face son déclassement en Afrique et même le risque d'une "éviction" si elle ne repense pas complètement sa stratégie globale au Sahel et en Afrique de l'Ouest en général, estime lundi 10 mai le chercheur Elie Tenenbaum.
Un rapport de l'Institut français des relations internationales (IFRI) sur la stratégie globale de la France au Sahel doit être publié ce mardi 10 mai. Le directeur du Centre des études de sécurité, le chercheur Elie Tenenbaum dresse un constat difficile pour Paris mais dont doit émerger selon lui de nouvelles solutions pour éviter un effondrement de son influence dans la région.
Vous évoquez une "contre-performance stratégique" de la France au Sahel. Pourquoi?
Elie Tenenbaum : On a une dynamique stratégique qui produit le contraire de ce qu'elle était censée produire. Elle a cherché à faire du partenariat, elle a produit de la friction, notamment avec le Mali. Elle a cherché à endiguer la dégradation sécuritaire, elle n'y est pas parvenue. Elle a cherché à préserver les intérêts de la France et on a (...) un sentiment anti-français exacerbé.