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Diaspora burkinabè du Libéria : la ruée vers les forêts

Publié le mercredi 27 avril 2022  |  AIB
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© Autre presse par DR
La forêt de Niangoloko, au Burkina Faso.
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L’ambassadeur du Burkina Faso au Libéria avec résidence à Abidjan, Mahamadou Zongo, a eu, le lundi 25 avril 2022 à Monrovia, une séance de travail avec le ministre libérien des Affaires intérieures, Verney Sirleaf. Il a été essentiellement question des conditions de séjour des Burkinabè dans ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest.


L’ambassadeur du Burkina Faso avec résidence à Abidjan, Mahamadou Zongo : « nous avons été impressionnés par le dispositif mis en place par l’Etat libérien pour régulariser la situation de nos compatriotes ».

L’ambassadeur du Burkina au Libéria avec résidence à Abidjan, Mahamadou Zongo, veut réunir le maximum d’informations sur la présence de ses compatriotes dans ce pays côtier d’Afrique de l’Ouest. Provenant de la Côte d’Ivoire, les ressortissants burkinabè installés au Libéria travaillent essentiellement dans les champs de cacao, surtout dans le vaste comté de Grand Gedeh. En visite en terre libérienne, le diplomate Zongo a eu, le lundi 25 avril 2022, une séance de travail avec le ministre des Affaires intérieures, Verney Sirleaf, pour savoir dans quelles conditions ses compatriotes arrivent dans les forêts libériennes et les problèmes auxquels ils sont confrontés.

Il avait à ses côtés, le consul du Burkina en Sierra Leone, Cheick Tidiane Barry et le ministre-conseiller, Roger Conombo. La démarche du diplomate burkinabè a été saluée par le ministre Sirleaf, qui a remonté le cours du temps, pour éclairer sa lanterne. A l’entendre, la venue des Burkinabè dans les forêts au Libéria pour pratiquer l’agriculture remonte aux années 2013-2014, alors qu’Ellen Johnson Sirleaf était encore à la tête du pays et lui vice-ministre chargé de la sécurité. « Nous étions inquiets et il a été demandé à l’armée d’aller vérifier ce que les Burkinabè venus de Côte d’Ivoire faisaient dans nos forêts. Dans un premier temps, il était question de les expulser du pays, mais la présidente Sirleaf, évoquant le protocole de libre circulation des biens et des personnes de la CEDEAO, a suggéré de gérer l’affaire avec diplomatie », a relaté le ministre libérien des Affaires intérieures. M. Sirleaf a poursuivi son récit, en indiquant qu’avec la survenue de l’épidémie d’Ebola en son temps, la question des Burkinabè présents dans les forêts libériennes a été mise en veilleuse, jusqu’à l’arrivée au pouvoir de l’actuel président, George Weah. Celui-ci, foi du ministre des Affaires intérieures du Libéria, a pris à bras-le-corps le problème et il a été décidé, en accord avec les autorités ivoiriennes, de recenser les Burkinabè présents dans les forêts libériennes, dont la plupart ne disposent pas de documents d’identité. « Le recensement est en cours. Nous ne connaissons pas, pour le moment, le nombre exact des Burkinabè vivant au Libéria », a affirmé le ministre des Affaires intérieures. M. Sirleaf a signifié au passage à l’ambassadeur Zongo, que la présence des Burkinabè ne pose pas un problème particulier à part les exigences de documents. « Etant donné que le Burkina Faso est un pays de la CEDEAO, ses ressortissants sont la bienvenue sur notre territoire. Ils ne nous causent aucun souci », a-t-il rassuré.

Un recensement des Burkinabè en cours

Selon le ministre libérien des Affaires intérieures, Verney Sirleaf, la présence des Burkinabè ne pose pas un problème particulier à part les exigences de documents.
A sa suite, le préfet de Gedeh, Kai Garlo Farley, a levé le voile sur le processus de recensement des Burkinabè dans son ressort territorial. Une forte concentration de compatriotes est observée dans ce comté situé à la frontière avec la Côte d’Ivoire. Un formulaire a été établi pour collecter les informations auprès du public cible, dans le cadre du recensement qui, selon M. Farley, prend du temps à cause du nombre important de Burkinabè dans la zone.

« Les Burkinabè ne se signalent pas à leur arrivée. Ce sont les autochtones qui les invitent à venir travailler la terre. Nous demandons donc à leurs tuteurs libériens de les déclarer. Pour ce qui est des groupes de Burkinabè arrivant sur place, des permis de résidence sont décernés à leurs responsables. Les autres membres évoluent sous leur couvert », a soutenu le préfet de Gedeh. Il a par ailleurs invité les autorités burkinabè, notamment l’ambassadeur Zongo, à sensibiliser ses compatriotes afin qu’ils collaborent au recensement, car il y va de leur sécurité. « Si nous sommes au courant de la présence des Burkinabè, ils sont en paix », a renchéri M. Farley. Pour sa part, le diplomate burkinabè a remercié les autorités libériennes, en l’occurrence, le ministre Sirleaf pour l’oreille attentive. « Nous avons voulu traduire notre reconnaissance au peuple libérien, qui accueille les Burkinabè, dont la plupart viennent de la Côte d’ivoire et s’enquérir des modalités d’entrée et de séjour au Libéria des non-Libériens. Même si on est dans l’espace CEDEAO, il y a des règles d’établissement dans les pays », a confié l’ambassadeur Zongo. Il s’est dit rassuré à la vue des efforts entrepris par le gouvernement libérien pour régulariser la situation de ses compatriotes. « Nous avons été impressionnés par le dispositif mis en place par l’Etat libérien pour régulariser la situation de la plupart de nos compatriotes qui n’ont pas de papiers », a déclaré le diplomate burkinabè.

Kader Patrick KARANTAO Depuis Monrovia (Libéria)
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