23 mois après le décès de Lionel Kaboui, sa famille réclame toujours justice afin de faire son deuil. Elle s’est exprimée au cours d’une conférence de presse le lundi 25 avril 2022 à Ouagadougou, où elle a demandé la diligence des nouvelles autorités.
« Pourquoi le gendarme a tué Lionel de sang-froid ? Pourquoi les gendarmes ont-ils induit en erreur les sapeurs-pompiers en leur disant d’aller dire à l’hôpital Yalgado au service des urgences traumatologique où Lionel a été conduit, de dire qu’il a cogné un poteau? Pourquoi les gendarmes ont fait disparaître sciemment les étuis de balles assassines ? Pourquoi des gendarmes ont retiré la cassette vidéo de l’hôtel qui a probablement enregistré les scènes du crimes??? » : autant d’interrogations pour Emmanuel Kaboui (le père de feu Lionel, ndlr), qui attend toujours des réponses. Dans une atmosphère lourde, le regard toujours interrogatif, les questions du conférencier témoignent de combien il est difficile pour lui d’accepter la perte de son fils, notamment les conditions qui ont entouré sa disparition. La conséquence à ces interrogations, la famille n’a pas encore fait son deuil car en attente de justice.
Tout est parti d’une fête d’anniversaire qui a mal terminé pour celui-là qui n’allait plus célébrer une année de plus. Feu Lionel Kaboui né un 4 juin décida de célébrer en différé son anniversaire le 6 avril. Selon les explications de ses parents, sur les lieux de l’anniversaire à Ouaga 2000, s’est posé un problème de perte de téléphone qui n’impliquait pas Lionel. Tandis que ses amis s’attelaient à résoudre ce problème, Lionel Kaboui qui ne s’y mêlait pas décida de rentrer. C’est là qu’il « a été assassiné et son véhicule criblé de balles sans motif d’autant plus que le véhicule aurait pu être immobilisé en tirant sur les roues », a relaté M. Kaboui.
En cause, la famille Kaboui pointe du doigt les gendarmes en faction sur le Boulevard Zagré à Ouaga 2000. Pour preuve, le conférencier a fait savoir que « l’autopsie a permis d’extraire une balle de kalach de la tête de Lionel. » Emmanuel Kaboui estime dans ce sens qu’une « analyse balistique aurait permis rapidement de savoir la provenance de cette balle et qui l’a utilisée » parmi « les trois gendarmes » mis en cause.
« Celui qui a assassiné Lionel, c’est malheureusement arrivé, sinon il n’y a pas de motif. C’est un manque de professionnalisme », pense M. Kaboui, qui jusque-là s’interroge toujours sur l’incident qui a emporté son fils. « A la limite, on peut dire, on s’est trompé, on demande pardon mais on veut défendre l’indéfendable », a-t-il regretté.
Pour tout cela, la famille Kaboui ne demande que la justice, afin de faire son deuil. « On demande aux nouvelles autorités politiques et judiciaires de nous aider afin que justice soit faite, afin que Lionel soit blanchi, il ne mérite pas cela. On a tout dit sur lui. On dit il portait un pistolet alors qu’il ne peut même pas tuer une mouche… », a plaidé le père de la victime.
Pour information, le dossier est actuellement pendant en justice, même si la famille Kaboui estime qu’il « ne bouge pas ».