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Appel a la désignation d’un juge d’instruction dans l’affaire Olivier Dubois : le cri du cœur de la famille sera-t-il entendu ?

Publié le mardi 19 avril 2022  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Le journaliste français, Olivier Dubois
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Le 8 avril 2021, le journaliste français, Olivier Dubois, était enlevé à Gao, au Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) lié à Al Qaïda. Il est actuellement le seul otage français dans le monde. Après les émotions des premiers moments, l’attention est retombée au point qu’on peut se demander si sa libération constitue toujours un véritable souci pour les autorités françaises. Sans doute à la faveur de la campagne pour l’élection présidentielle, la famille du journaliste demande-t-elle la désignation d’un juge d’instruction afin d’avoir accès à la procédure. Une façon peut-être d’inscrire le problème de sa libération dans l’agenda du futur président de la République. Il est douloureux de ne pas avoir des nouvelles d’un proche que l’on sait entre les mains d’un ennemi. La désignation d’un juge d’instruction n’aura sans doute pas d’effet sur la libération du journaliste. En revanche, elle permet d’avoir accès au dossier permettant à la famille d’être située sur l’état de la procédure et d’avoir les dernières informations le concernant. Cela peut rassurer quelque peu. Quand on est dans le désespoir, la moindre lueur d’espoir peut réconforter et aider à vivre. Toutefois, la famille peut-elle et doit-elle avoir accès à toutes les informations en la matière ? Il s’agit d’un domaine très sensible où les démarches et les négociations se font parfois dans le plus grand secret. La moindre indiscrétion, le moindre faux pas peut faire échouer des mois de travail assidu et coûteux. C’est pourquoi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a insisté sur « la nécessité du silence dans ce genre de situation ».



La réaction de la famille a le mérite de ramener le problème de la libération d’Olivier Dubois dans le débat politique



Les autorités françaises sont donc confrontées à un dilemme. D’un côté, le droit de la famille à l’information, et de l’autre, la nécessité de maintenir le silence pour ne pas prendre le risque de l’échec des manœuvres et/ou des négociations tendant à sa libération. Un des préalables consiste d’abord à localiser le lieu de détention de l’otage, ensuite à identifier les ravisseurs et leurs complices. Or, la situation actuelle est loin d’être favorable aux autorités françaises. Depuis plus d’un an, le Mali n’a plus d’ambassadeur en France, et celui de la France au Mali a été expulsé, il y a quelques mois de cela. Les troupes françaises au Mali sont en train de replier, les médias France 24 et Radio France Internationale (RFI) y ont été suspendus. Pendant ce temps, des combattants russes du groupe Wagner, qui se posent en rivaux de la France, occupent le terrain au fur et à mesure. C’est donc un climat de méfiance généralisée qui règne actuellement entre Bamako et Paris. Ce qui n’est pas un facteur favorable aux démarches pour la libération d’Olivier Dubois. Tout laisse donc croire que l’attente de la famille risque d’être longue et que les autorités françaises doivent savoir s’armer de patience et de diplomatie dans leurs rapports avec la famille, et trouver les mots justes pour rassurer sans heurter. Quoi qu’il en soit, la réaction de la famille a le mérite de ramener le problème de la libération d’Olivier Dubois dans le débat politique, à un moment crucial de la vie politique française. Personne, parmi les gouvernants actuels ou futurs, ne pourra plus dire qu’il ne le savait pas.

Apolem
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