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Discours du président du Faso: « Les coups que nous portons et porterons à l’ennemi seront plus redoutables »

Publié le samedi 2 avril 2022  |  Présidence
Le
© Autre presse par DR
Le président du Faso, le lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba
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Le président du Faso, Paul Henri Sandaogo s’est adressé cette nuit du vendredi 1 er avril 2022 aux Burkinabè. Nous vous proposons l’intégralité de son discours.

« Chers compatriotes

Burkinabè de l’intérieur et de la diaspora Voici plus de deux mois (02) que notre pays a entamé sa marche résolue vers la refondation. Nombre de nos concitoyens ont pu interpréter cette période comme un temps de latence ou même comme une déviation de nos objectifs et engagements originels. Je comprends ces opinions qui sont la preuve que les attentes de nos concitoyens sont particulièrement fortes.

Je voudrais cependant rassurer l’ensemble des Burkinabè que jamais nous ne trahirons la cause pour laquelle nous nous sommes engagés.
Ce qui est en jeu est beaucoup plus important que nos petites personnes.
Nos motivations, nos convictions et nos idéaux n’ont pas régressé.
Mieux, ils se sont décuplés. Il est important de comprendre que
cette étape était incontournable parce que la préparation d’une
mission est aussi importante que l’exécution de la mission elle-
même.
Peuple du Burkina Faso
Il était absolument nécessaire, au cours de ces deux (02) mois
écoulés, d’asseoir un minimum de cohérence interne de
l’administration centrale, tout comme il était capital de
rassembler les Burkinabè autour d’organes et d’instances
consensuels pour faire de l’œuvre de refondation une
construction collective. C’est dans ce sens que se sont tenues les
Assises nationales qui ont abouti à l’adoption d'une Charte de la
Transition, d’une Charte des valeurs et d’un agenda de la
Transition.

L’installation de l’Assemblée Législative de Transition et la mise
en place d’un gouvernement était un pan important de ce
processus.
La durée de la Transition, décidée de façon consensuelle par
l’ensemble des Forces vives de notre Nation, tient compte d’une
réalité qui est la seule vraie préoccupation du peuple Burkinabè
actuellement à savoir la situation sécuritaire.
Plus vite nous arriverons à juguler cette situation et plus vite nous
amorcerons un retour à un ordre constitutionnel normal.
Chers compatriotes
Une nouvelle gouvernance s’ouvre avec une équipe composée de
femmes et d’hommes appelés à servir et non à se servir.
Je m’adresse à tous les Burkinabè : femmes, hommes, jeunes,
scolaires, notables de tout milieu, de tout âge, de toutes régions de
notre chère patrie, pour vous traduire mon engagement, ma
détermination à respecter et à faire respecter l’esprit et la lettre
de la Charte de la Transition. Cette Charte qui engage les premiers
responsables de l’Etat, est aussi un socle de valeurs sur lequel
nous devons fonder une nouvelle façon de vivre ensemble. Elle
nous oblige tous à envisager l’avenir dans le respect des libertés
individuelles et collectives, dans le respect de l’intérêt général,
dans la prise en compte de toutes les catégories
socioprofessionnelles de notre pays.
C’est pourquoi, j’invite les partenaires du Burkina Faso et la
communauté internationale à accompagner et à soutenir le peuple
burkinabè dans sa lutte contre le terrorisme afin que soient
réunies le plus rapidement possible les conditions d’organisation
d’élections libres, transparentes et sécurisées.
Aucune fixation ne doit être faite sur la durée retenue pour la
Transition parce qu’elle pourrait être révisée si la situation
sécuritaire s’améliorait dans les mois à venir dans les zones à forts
défis sécuritaires.
Chers compatriotes
La sécurité est le premier objectif de nos actions et restera notre
combat de tous les jours pour un retour de la paix et de la
stabilité. Notre détermination dans ce combat contre l’insécurité
et le terrorisme est indéfectible.

Les opérations de sécurisation en cours avec la réorganisation de
nos forces de défense et de sécurité promettent de meilleurs
résultats avec le concours de toutes les forces vives des localités et
des régions.
C’est pourquoi j’adresse à l’ensemble de nos Forces de Défense et
de Sécurité et aux Volontaires pour la Défense de la Patrie qui
poursuivent inlassablement et courageusement leur mission de
sécurisation, tous mes encouragements.
Même s’il nous arrive de prendre des coups comme cela a été le
cas encore récemment, les coups que nous portons et porterons
en retour à l’ennemi seront plus redoutables. C’est la raison pour
laquelle nous devons résolument porter notre action vers une
marche en avant pour combattre et reprendre le terrain.
Conscient des difficultés que rencontrent nos Hommes sur le
terrain, j’ai donné instruction pour la mise en route d’importants
projets d’équipements dans différents secteurs afin de renforcer
davantage les capacités opérationnelles des Forces engagées.
La recrudescence des attaques terroristes ces derniers temps ne
peut pas et ne doit pas être lue comme le signe de l'inaction ou de
l’inefficacité de ce que nous sommes en train de déployer sur le
terrain.
Si l’impatience des Burkinabè est légitime, elle ne doit pas se
convertir en doute, ni en peur parce que notre stratégie pour
recouvrer l’intégralité de notre territoire ne souffre d’aucune
imprécision.
Les premières actions pour agir directement sur les facteurs du
terrorisme dans notre pays sont déjà en cours. Il s’agit d’une
combinaison d’actions civiles et d’actions militaires qui vont
mobiliser et impliquer des acteurs importants de la vie de nos
communautés.
Le but est d’aménager des passerelles pour permettre à ceux qui
par naïveté, par appât du gain, par contrainte ou par désir de
vengeance, ont été entraînés dans une spirale extrémiste qui ne
leur procurera ni le salut, ni la gloire des héros.
Comme nous l’enseignent nos traditions ainsi que les Saintes
Ecritures, seuls les justes et ceux qui se battent pour des causes
nobles peuvent prétendre au salut éternel.

Je formule le vœu que nos frères qui se sont perdus entendent et
comprennent le sens et la portée de ce message. Aucune raison
n’est suffisante pour justifier le fait que des fils ou des filles de la
Terre de nos ancêtres perdurent dans des logiques de violence qui
risquent de provoquer l’effondrement du pays.
La stabilisation du Faso ne passera pas seulement par des
combats. Il nous faut surtout réapprendre à vivre ensemble dans
la tolérance, l’acceptation de nos différences culturelles,
communautaires, ethniques et religieuses.
Burkinabè des villes et des campagnes
Ces temps de guerre nous imposent des sacrifices qu’il nous faut
assumer collectivement.
Pour créer les conditions d’un engagement total de tous autour de
l’essentiel qui est de recouvrer l’intégrité de notre territoire, en
plus des mesures déjà en cours, j’ai décidé :
Premièrement, de la création de Comités Locaux de Dialogue pour
la Restauration de la Paix, dont la mission est d’initier des
approches avec les membres des Groupes en rupture de dialogue
avec la Nation.
Deuxièmement, de l’interdiction formelle aux populations civiles
de résider ou de mener des activités dans certaines zones
d’opérations militaires ;
Troisièmement, de la restriction des manifestations à caractère
politique ou associatif de nature à perturber l’ordre public ou à
mobiliser des forces de sécurité dont la contribution serait plus
opportune au front ;
Quatrièmement, du démarrage effectif de l’opération des audits
dans l’administration publique et dans les sociétés d’Etat. Les
travaux d'audits ont d’ailleurs commencé ce jour 1er Avril 2022.
Et enfin, de l'organisation d’une journée de prière pour la paix et
la réconciliation dans notre pays.
Mes chers compatriotes
Il n’est dans l’intérêt de personne de restreindre volontairement
les libertés chèrement acquises par notre peuple. Certaines
mesures déjà édictées et d’autres à venir susciteront
probablement des grincements de dents. Mais c’est le prix à payer
pour sortir notre pays de l’ornière.

Il me semble plus sage d’accepter de céder une petite partie de
notre liberté aujourd’hui pour que nos enfants puissent en jouir
pleinement demain plutôt que d’adopter une démarche
individualiste ou partisane qui nous précipiterait collectivement
dans l’abîme.
J’appelle une fois encore l’ensemble des Burkinabè, à faire preuve
d’intelligence collective et à se mettre en ordre de bataille derrière
les Forces de Défense et de Sécurité.
Plus d’une fois, notre Nation a démontré que rien ne peut lui
résister si toutes ses filles et tous ses fils mettent leurs forces
ensemble.
Que chacun, dans son domaine de compétence, d’action et
d’influence, oriente ses efforts vers le seul combat qui vaille
aujourd’hui à savoir la survie de notre Nation.
Je suis fier de notre peuple, confiant dans ses capacités à vaincre
l’adversité, d’où qu’elle vienne, confiant dans le sursaut salvateur
que j’attends de toutes et de tous pour un avenir radieux.
Je voudrais vous donner l’assurance, que le navire Burkina Faso,
ira à bon port avec le soutien et l’abnégation de tous, pour la
restauration de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans une
gouvernance vertueuse et apaisée.
Sur ce, je vous donne rendez-vous dans cinq (05) mois pour un
premier bilan de la mission de reconquête de notre territoire.

Vive le Burkina Faso !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons.
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