Le ministère du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et moyennes entreprises a officiellement lancé l’opération spéciale de contrôle dénommée « Contrôle Ramadan », le mardi 29 mars 2022, à Ouagadougou.
Des commerçants pourraient profiter du mois de Ramadan, période de forte demande de denrées alimentaires, qui s’annonce, pour renchérir les prix et écouler des produits de qualité douteuse. Pour barrer la route à de tels projets, le ministère du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et moyennes entreprises a officiellement lancé l’opération spéciale de contrôle dénommée « Contrôle Ramadan », le mardi 29 mars 2022, à Ouagadougou. Selon le ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et moyennes entreprises, Abdoulaye Tall, accompagné de son équipe technique (direction, brigade et agence de contrôle des prix et de la qualité), il s’agit de permettre, en particulier, aux fidèles musulmans de vivre le « mois béni » en toute quiétude. Dans le briefing, avant la sortie sur le terrain, Abdoulaye Tall a expliqué que la pression sur les prix est liée au contexte international. « Les prix des produits de grande consommation au Burkina Faso sont réglementés. A ce titre, comme la demande va exploser du fait du mois de Ramadan, la tentation pour certains acteurs est grande, soit de créer une sorte de pénurie fictive avec pour finalité, en tout état de cause, l’augmentation des prix en dehors du cadre légal défini.
L’objectif de cette sortie est de lancer un contrôle des prix, de vérifier le respect des prix et de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger le consommateur », a laissé entendre le ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et moyennes entreprises. La loi qui prévoit les mesures doit être appliquée, a-t-il ajouté, dans l’optique de s’assurer in fine, que le consommateur burkinabè est protégé et que les acteurs ne vont pas profiter de la situation pour tirer le meilleur profit au détriment du peuple. Ainsi, des sociétés de distribution de sucre, de lait, d’huile, etc. dans la Zone d’activités diverses (ZAD) de même qu’une alimentation à Wemtenga, ont été visitées. Le ministre Tall a, à cet effet, constaté la disponibilité des produits, vérifié la conformité des prix pratiqués avec la règlementation et vu la nécessité de faire appliquer les textes règlementaires. A la ZAD, le Directeur général (DG) de Genedis Burkina, Sessouma Seydou Zanga, a indiqué que son entreprise est spécialisée dans la distribution des produits de grande consommation tels que le sucre et l’huile alimentaire.
« Cette année, à l’approche du mois de Ramadan, nous avons eu des soucis avec la SOSUCO, au regard des réalités des prix de transport, entre autres, qui est entrée en discussions avec le gouvernement pour déterminer de nouveaux prix. S’il y a un changement de prix sur le marché, c’est parce qu’à l’origine au niveau de l’usine, il y en a eu. Actuellement, le prix du carton de sucre s’élève à 18 750 FCFA et 30 000 FCFA pour le sac de 50 kilogrammes de sucre. En plus du sucre national, il y a celui qui vient de l’extérieur », a-t-il soutenu. Le Président-directeur-général (P-DG) de Sodipra Socom Burkina, Boukaré Ouédraogo, a précisé que sa structure intervient dans le commerce de produits agroalimentaires comme le riz, le lait, l’huile, etc. à raison de 28 500 F CFA pour le carton de Bonnet rouge, 22 500 FCFA le bidon d’huile Dinor de 20 litres et celui de marque Nada à 22 000 FCFA. « En tant qu’opérateurs économiques, nous nous engageons à satisfaire la population en lui donnant des produits de qualité », a-t-il rassuré. A Wemtenga, après les échanges avec le gérant d’une alimentation (Etablissement Belem et frères), le ministre en charge du commerce a salué la pratique des prix conformes aux textes.
Quid de la satisfaction de la demande
« Nous avons rencontré la Société sucrière de la Comoé (SOSUCO) et l’Association des importateurs des produits de grande consommation qui nous ont rassurés que le niveau actuel de leurs stocks plus leurs carnets de commandes permettent de faire face à la demande et de ne pas créer de pénurie. Egalement, nos équipes sur le terrain font des contrôles réguliers notamment sur les quantités disponibles à travers l’obligation de déclaration des lieux d’entreposage. Nous avons foi que les stocks disponibles et en cours permettront de satisfaire ce pic de consommation », a-t-il assuré. A entendre le ministre en charge du commerce, cette tournée lui a permis de savoir que les prix sont rationnés à la grande satisfaction des consommateurs.
Aujourd’hui, a-t-il relevé, c’est de trouver dans l’urgence, les produits pour satisfaire la demande nationale et à terme, réussir à transformer la production nationale pour être moins dépendant de l’extérieur. Il a invité les consommateurs burkinabè à utiliser les numéros verts tels le 80 00 11 84, le 80 00 11 85 ou 80 00 11 86 afin de dénoncer les pratiques illicites en matière de commerce. La SOSUCO, productrice du sucre au Burkina Faso, subit de plein fouet l’augmentation du prix du fret sur le plan international et du cours du dollars, à écouter Abdoulaye Tall. Mais le défi, pour lui, est de démasquer les éventuels fautifs sur le marché et de faire en sorte que les entreprises nationales subsistent au profit des consommateurs au Burkina Faso.