Dans cette déclaration, l’Union des Forces progressistes (UFP) appelle à une révision de la charte de la transition pour prendre des dispositions afin que le Premier ministre et les membres du Gouvernement ne puissent pas être candidat aux élections de fin de la transition.
Avant tout propos, nous exprimons notre compassion aux familles des treize (13) gendarmes tués à Taparko, à celles des deux(2) victimes du véhicule de transport ayant sauté sur une mine sur la route nationale N°3, ainsi qu’un prompt rétablissement aux blessés.
Le 1er Mars 2022, les Forces vives adoptaient la charte de la transition pour conduire notre pays durant les trois prochaines années.
L’examen de ce document appelle de la part de l’Union des forces progressistes (UFP) les remarques suivantes :
Les valeurs et principes qui y sont consacrés constituent une base solide pour une refondation de la gouvernance ; aussi, Le communiqué en date du 02 mars 2022 relatif aux instructions données par le chef de l’Etat à l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE – LC) pour un contrôle général des structures de l’administration publique est un pas dans la bonne direction.
Pour l’Union des Forces progressistes (UFP), ces audits annoncés devront couvrir aussi bien la gestion du régime précédant que celle de son devancier pour ne pas s’apparenter à des règlements de comptes. Les dossiers des crimes économiques déjà mis à nus par les institutions de contrôles et de lutte contre la corruption ne doivent pas être bien entendu ignorés.
En ce qui concerne le gouvernement, nous pensons qu’on pouvait faire l’économie du poste de Ministre des affaires religieuses et coutumières. En outre la prise des dispositions pour que le Premier ministre et les membres du gouvernement soient inéligibles pour les élections marquant la fin de la transition est nécessaire pour l’équité de ces consultations électorales. Cette question est très importante dans la mesure où l’Exécutif n’est pas issu d’élections et que les partis politiques n’en font pas partis.
Notre histoire politique depuis la constitution du 02 juin 1991 a démontré que ceux qui gèrent le pouvoir d’Etat sont toujours vainqueurs des élections. La preuve, exception faite de la courte expérience de la CNPP/PSD en 1992, le meilleur résultat obtenu par un parti dont des membres n’ont jamais fait partis d’un gouvernement revient au PDP/PS avec dix (10) sièges aux élections législatives du 05 Mai 2002.
Quant à l’Assemblée Législative de la Transition, avec seulement huit (8) sièges octroyés aux partis politiques dont quatre (4) répartis entre l’Opposition Non Affiliée (0NA) et le groupe dit « Autres partis », leur marginalisation est manifeste. Ce parlement avec vingt et un (21) membres choisis par le chef de l’Etat, et les seize (16) concédés aux forces de défense et de sécurité, risque d’être contrôlé par le pouvoir Exécutif.
Or, il est question de faire des lois, de contrôler l’action gouvernementale et de consentir l’impôt dans un contexte de refondation qui nécessite l’inclusion et une représentation équilibré de tous les acteurs pour sa réussite.
Au regard des problèmes soulevés plus haut et de la jurisprudence crée avec les sièges octroyés sans tenir compte du système bipartite (ex-majorité – ex- opposition) qui pourrait avoir une incidence négative sur la mise en place des démembrements de la CENI, L’UFP appelle à une révision de la charte de la transition pour :
1° Prendre des dispositions pour que le Premier ministre et les membres du Gouvernement ne puissent pas être candidat aux élections de fin de la transition.
2° Adopter une autre répartition des postes de députés et une égale attribution des sièges revenants aux partis politiques par composante (ex majorité- ex- opposition) en fonction de la représentativité issue des dernières élections Législatives.