Le complexe scolaire Nathanaël-Laël a organisé, le samedi 12 mars 2022 à Ouagadougou, une conférence publique sur le leadership féminin à l’intention de 350 jeunes filles venues de trois établissements de la capitale.
Considéré comme mois de la femme, le mois de mars est mis à profit par les différentes structures féminines pour sensibiliser les femmes à leurs rôles et places dans la société. Le complexe scolaire Nathanaël-Laël qui a en charge l’encadrement d’environ 1 300 élèves a voulu motiver les filles de son établissement et celles de deux autres établissements associés. Placé sous le thème : « Leader au féminin », le panel a été animé par six leaders modèles à savoir Dr Aminata Zerbo, directrice générale de l’ANPTIC, Pr Lucie Nébié, co-fondatrice de la polyclinique du Cœur, Madeleine Napon, fondatrice du lycée privé Bethesda, Noëllie Tiendrébégo directrice générale d’Ecobank Burkina, Salamata Savadogo, magistrate et ancienne ministre de la Promotion des droits humains et Garde des sceaux, Rosette Nacro, directrice générale du cabinet Rosette Nacro audit consulting et Dina Lankoandé, directrice exécutive de APRAID. Elles ont, à travers des questions-réponses, émerveillé les participants et participantes par leur parcours, leur sens de responsabilité, leur abnégation et surtout par leur détermination à aller de plus en plus loin. Partageant son expérience, le Pr Lucie Nébié a expliqué aux filles que le secret de la réussite réside seulement dans le travail et rien que le travail.
« Les études en médecine sont très longues. Mais avec du courage et de la détermination, on y parvient. Car, il n’y a rien qui tombe du ciel », a-t-elle affirmé. Et pour les aider à être de bons leaders à l’avenir, Pr Nébié leur a conseillé de toujours prendre des initiatives, de se créer une équipe autour d’elles pour bien structurer leur base. Et éventuellement s’imposer un rythme dans le travail et après tout marche, a-t-elle rassuré. Même son de cloche du côté de Salamata Savadogo.
Changer la mentalité
Elle a demandé aux filles de travailler, d’être disciplinées, d’avoir le sens de l’organisation et surtout de se faire remarquer par leur sens de la responsabilité. « On ne peut pas réussir sans se fixer un objectif.
L’initiateur de la rencontre, Badien Nacro : « l’initiative est venue d’un constat que les filles ont tendance à baisser les bras dans les études ».
Et après avoir l’atteint, il faut te faire remarquer par ton travail et ne pas chercher la courte échelle à travers les habillements, les tresses pour parvenir à ses fins », a-t-elle confié. Ajoutant qu’il faut travailler honnêtement et montrer que l’on peut être digne de confiance quel qu’en soit le poste. Pour l’initiateur de cette rencontre, Badien Nacro, l’objectif était de changer la mentalité des filles de son établissement et des deux autres établissements sur les préjugés qui laissent croire qu’il est impossible pour une femme, d’être un leader et avoir une vie sociale bien structurée. Et pour cette première édition, il s’est dit satisfait de la mobilisation et espère que cette rencontre avec les modèles de femmes leaders va avoir un impact positif sur les jeunes filles. En tout cas, Déborah Kagambèga du lycée Nathanaël Laël n’a pas regretté d’avoir assisté à ce panel, elle qui a toujours souhaité devenir médecin. A l’entendre, elle a malheureusement été « frappée » par la limite d’âge requis à l’université. « Avec le Pr Nébié, j’ai su que j’ai toujours la possibilité de réaliser mon rêve dans d’autres universités », a-t-elle indiqué avant d’assurer que les conseils de ses aînées vont la galvaniser davantage dans sa quête de réussite. Pour Asmaho Nassao du Lycée privé international de formation de Ouagadougou (LPIFO), cette conférence a été une belle expérience et elle compte non seulement la mettre en application mais également, la partager avec ses camarades.