La Coalition des ressortissants de la province de la Kompienga (CRPK) a animé dimanche à Ouagadougou, une conférence de presse, interpellant le gouvernement à organiser une seconde Opération « Otapouanu ponctuelle et durable afin de nettoyer et purifier » la province de la Kompienga en proie aux attaques terroristes.
« Sans être des spécialistes de guerres, nous demandons une seconde opération Otapouanu ponctuelle et durable afin de nettoyer et purifier la zone pour qu’elle retrouve sa quiétude d’antan », a déclaré d’entrée le porte parole de la CRPK Badjo Bassirou.
Selon lui « la province de la Kompienga, s’amenuise, s’étiole, et risque de disparaitre de la carte du Burkina Faso si rien n’est fait dans les jours qui suivent ». Il explique que cette localité « jadis réputée pour ses immenses potentialités agro-sylvo pastorale, cynégétique, halieutique et ayant le plus grand barrage hydro-électrique du pays, située à 105 Km de Fada, capitale de la région de l’Est, est aujourd’hui un sanctuaire des terroristes ».
« L’administration publique a foutu le camp des trois communes que compose la province, laissant le libre champ aux terroristes qui imposent leur diktat. L’éducation est morte depuis longtemps dans la province, les élèves sont livrés malgré eux au vagabondage, risquant du coup de gonfler le rang des terroristes ».
Les organisateurs de cette conférence de presse ont fait savoir que « après avoir conquis la commune de Madjoari, Nadiagou, depuis l’année dernière, les terroristes continuent leur progression triomphale vers le chef-lieu de la province en l’occurrence, Pama ».
Les conférenciers ont mentionné que depuis quelques semaines, l’étau se resserre au niveau de la ville de Pama du fait du blocus de ces hommes armés.
« Après avoir sauvagement procédé à l’’interruption totale de tous les réseaux de téléphonie mobile, les terroristes sont montés d’un cran en sabotant des poteaux électriques, plongeant de ce fait les populations dans une obscurité totale et dans une anxiété jamais vécue », a indiqué le porte parole de la Coalition.
Il a rappelé que « la joie de vivre s’est mue en cris de détresse. Impossible de joindre au téléphone un parent sur place, difficile de se nourrir car les femmes sont obligées de recourir aux meules pour écraser le mil ».
« Les terroristes se sont arrogé le droit de vie et de mort sur ces populations qui vivent sous leur férule. Oui, les groupes armés décident de comment et de qui doit vivre dans la province de la Kompienga », a-t-il indiqué, citant « des exécutions sommaires, des enlèvements de jeunes, des viols et des pillages de bétail et de tous biens matériels ».
Pour M Badjo, « il est difficile, voire très périlleux de sortir à 500 m de la ville de Pama sans risque de se faire pendre par les terroristes. Les villages environnants de la commune de Pama ont été sommés de rejoindre la ville de Pama, d’autres Nadiagou et certains Kompienbiga ».
C’est après avoir dépeint la situation qui prévaut dans cette zone de l’Est du Burkina Faso que la coalition a demandé cette opération pour qu’à la suite « des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) en nombre important, soient recrutés, formés et armés conséquemment afin d’assurer une auto-défense pérenne et travaillant en synergie avec l’ensemble des forces de défense et de sécurité ».
En mars 2019 les forces armées burkinabè ont lancé « l’Opération Otapouanu » pour lutter contre l’insurrection terroriste à l’Est du pays, tandis que « l’Opération Ndofou » était déployée en mai 2019 dans la région du Nord, du Centre-Nord et du Sahel.