L’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïc (UNEEPL), a, ce lundi 07 mars 2022, dénoncé « l’abus d’autorité avec intention de nuire » du Secrétaire général (SG) du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (MESRSI).
Selon Dr Désiré Nacoulma, président de l’UNEEPL, le SG du MESRSI a usé de sa position, compte tenu des évènements du 24 janvier l’autorisant à expédier les affaires courantes dudit ministère, pour « prendre des mesures lourdes, notamment des sanctions financières allant jusqu’à 4 800 000 FCFA pour un seul établissement supérieur ». Cela, sous prétexte que ces établissements n’ont pas choisi un seul domaine de formation, alors qu’un décret l’exigerait.
« Le DECRET N° 2018-1271/PRES/PWMESRSI/MINEFID portant organisation de l’enseignement supérieur ne fait pas mention que les Instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) doivent choisir un seul domaine de formation », déclare Dr Désiré Nacoulma. De son avis, il y a un acharnement sur les IPES avec « intention de les nuire ».
Il explique par exemple que l’Institut universitaire de technologie (IUT) de Bobo-Dioulasso est un Institut public et dispose de filières relevant de plusieurs domaines comme Génie Mécanique et Productique (GMP), Secrétariat de Direction (SD) mais « le Ministère ne trouve rien d’anormal à cela », alors que le décret visé concerne aussi bien les instituts publics que les instituts privés. « Il y a donc un traitement discriminatoire des instituts », déduis le président de l’UNEEPL. Il révèle également que l’État leur doit des arriérés allant jusqu’à « 2milliards de FCFA ». Cette somme, selon lui, devrait être versée par l’État pour la scolarité des élèves et étudiants orientés par celui-ci dans les IPES.
Aux nouvelles autorités, notamment le nouveau ministre en charge de l’enseignement supérieur, Pr Frédéric Ouattara, l’UNEEPL demande « la levée sans délai des sanctions injustes et illégales infligées aux IPES ainsi que les blocages de publicité, d’extension et d’ouverture de nouvelles filières en appliquant uniquement les textes régissant ces activités ; à privilégier le dialogue social pour la résolution des problèmes de l’Enseignement supérieur au Burkina Faso et à se pencher sur les problèmes réels du système éducatif que sont la fermeture des écoles suite à l’insécurité, les arriérés de paiement des frais de scolarité des élèves et étudiants affectés par l’Etat dans les établissements privés, les effectifs pléthoriques dans les établissements publics ».
Il lance un appel à cet effet, aux fondateurs d’établissements membres de l’UNEEPL, à n’entreprendre aucune action qui pourrait nuire aux intérêts des étudiants, notamment aux intérêts des étudiants affectés par l’Etat dans leurs Institutions et à se tenir prêts pour des actions futures dans le cas où « les sanctions injustes et illégales » ne seraient pas levées ou se poursuivraient.
En rappel, l’UNEEPL a été créée en 1975. Elle compte 1300 membres à travers tout le territoire national et prend en compte le degré d’enseignement préscolaire jusqu’à l’université et aussi l’enseignement professionnel et technique.