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Célébration du 8 mars 2022 : « Le tête- à- tête entre les femmes et le président du Faso n’aura pas lieu », regrette la coordonnatrice des organisations féminines de la région du Centre, Marceline Tou

Publié le lundi 7 mars 2022  |  Sidwaya
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Le Burkina Faso célèbre la 165e Journée internationale des droits de la femme, sous le thème « Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes ? ». Dans cette interview, la coordonnatrice des organisations féminines de la région du Centre, Marceline Tou, évoque la sobriété de la commémoration du 8 mars 2022, à travers un panel, à Ouagadougou sans le traditionnel tête-à-tête avec le président du Faso. Elle est revenue également sur le repas communautaire qui sera offert aux femmes déplacées internes dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Sahel, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun, les cinq régions à fort défis sécuritaires et dans les cours de solidarité.

Sidwaya (S) : Le Burkina Faso célèbre la 165e Journée internationale des droits de la femme, sous le thème : « Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes ? ». Comment avez-vous accueilli cette thématique ?

Marceline Tou (M. T.) : Le thème est le bienvenu, vu la situation sécuritaire et sanitaire que traverse actuellement le pays. C’est un thème qui a été bien étudié au regard des problèmes, entre autres, de santé et de sécurité que vivent les femmes de la région du Centre et des autres régions, au quotidien.

S : Quelle peut être la portée réelle d’un tel thème pour l’épanouissement socio-économique des femmes ?

M. T. : Parler aujourd’hui de l’épanouissement de la femme, c’est un sujet très délicat, surtout avec les souffrances que les populations et notamment les femmes endurent depuis l’avènement du terrorisme. Mais, nous pensons qu’à l’issue de la réflexion, autour du panel sur le thème, « Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes ?», des stratégies pourront être élaborées pour l’épanouissement réel de la femme burkinabè.

S : Quel peut être le rôle des femmes dans la recherche des stratégies pour leur meilleure protection en matière de défis sécuritaire et sanitaire ?

M. T. : Les femmes doivent jouer un rôle actif et participatif dans la recherche des stratégies les concernant. Et pour ce faire, il faut les impliquer davantage dans la prise de décisions. Que ce soit le domaine sécuritaire ou sanitaire, les femmes sont les mieux placées pour décrire les souffrances qu’elles vivent au quotidien. Partant de là, il faut les associer dans la recherche de ces solutions-là, afin de ne pas faire d’elles des simples bénéficiaires, mais plutôt des actrices de leur propre développement.

S : Qu’est-ce qui est prévue, cette année au niveau de la région du Centre, dans le cadre de cette célébration ?

M. T. : Pour cette année, la 165e Journée internationale des droits de la femme sera célébrée dans la sobriété autour de la thématique retenue. Elle va regrouper environ 200 femmes de toutes les 13 régions du pays au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) à Ouagadougou.

S : Est-ce que la nouvelle situation sociopolitique, a un effet sur les activités commémoratives du 8 mars 2022 ?

M. T. : Nous pouvons dire que cette nouvelle situation politique a beaucoup bouleversé l’organisation de la 165e Journée internationale des droits de la femme au Burkina Faso. Car, chaque année, en marge de la célébration du 8-Mars, il y a beaucoup d’activités au programme, comme les mariages collectifs, les campagnes de sensibilisation et de dépistages du cancer de sein et du col de l’utérus.

Il figure aussi des activités organisées par le ministère en charge de la femme et d’autres organisations féminines. A cela s’ajoutent, les fora régionaux et le forum national des femmes. Et le jour J, il est prévu un tête- à- tête entre le président du Faso et les femmes de toutes les régions du pays. Il s’agit d’un déjeuner au cours duquel les femmes exposent leurs préoccupations et transmettent leurs doléances au chef de l’Etat.

Et, jusque-là, ce tête- à- tête n’est pas encore annoncé dans le programme d’activités et j’ignore les raisons. Ainsi, en lieu et place de ce face-à-face avec le chef de l’Etat, les femmes ont prévu un message. Maintenant, avec cette nouvelle situation, les gens ne savent pas quoi faire et beaucoup d’associations féminines se sont abstenues d’organiser des activités. Même, pour l’organisation du panel, c’est à la dernière minute que nous avons été approchées par le ministère en charge de la femme.

S : Est-ce que les femmes déplacées internes sont prises en compte dans cette célébration ?

M. T. : Oui, bien sûr que nos sœurs et filles déplacées internes sont prises en compte. C’est aussi leur journée. En tant que premières victimes de l’insécurité, elles sont concernées et mieux indiquées dans la recherche de stratégies sur le plan sécuritaire. Au niveau de la région de Centre, où il y a beaucoup de déplacées internes, les femmes sont invitées à prendre part au panel.

S : Y’a-t-il des activités spécifiques dédiées aux femmes déplacées internes ?

M. T. : En plus de leur participation au panel, à travers un repas communautaire, le ministère en charge du genre, va communier avec les femmes déplacées internes dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Sahel, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun, les cinq régions à forts défis sécuritaires et dans les cours de solidarité.

S : La nouvelle donne politique peut-elle être une opportunité pour les femmes ?

M. T. : Avec la Transition qui s’annonce, cela peut être une opportunité pour une implication réelle des femmes dans les sphères de prise de décision. Seulement, la question du quota genre, a été occultée dans le choix des organes de la transition, comme cela a été fait avec les OSC, les partis politiques et autres structures lors des assises nationales qui ont abouti à l’adoption de la Charte de la Transition.

Et les femmes ont interpelé les nouvelles autorités qui ont promis de tenir compte de ces observations. Aussi, nous constatons qu’avec les nouvelles autorités, les femmes ne sont pas encore concernées. Cette situation commence à inquiéter les femmes. C’est pourquoi, nous invitons le président du Faso, à une pensée positive à l’endroit des femmes et à les impliquer davantage dans la gouvernance du pays.

Mariam OUEDRAOGO
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