Le Consortium Burkina 2050 a battu le pavé avec des cheminots retraités de la Société internationale de transport africain par rail (SITARAIL), le jeudi 3 février 2022 à Ouagadougou. Objectif, obtenir l’annulation pure et simple de la convention de gestion du chemin de fer avec la multinationale française, Bolloré.
Il est 8h quand les membres et sympathisants du Consortium Burkina 2050 sonnent le rassemblement au rond-point de la Bataille du rail. Sur ce lieu symbolique, ils sont rejoints par d’autres leaders de la société civile burkinabè, mais aussi et surtout par des travailleurs retraités de SITARAIL et des femmes dont les activités sont liées à la vie de la SITARAIL.
Autour de 8h40 minutes, après avoir harangué la foule, les leaders de la manifestation, Dr. Nestorine Sangaré en tête, prennent la direction du Centre-ville, longeant le rond-point du 2 Octobre pour déboucher sur la Place Naaba Koom. Là, ils font le tour du Square Naaba Koom, non sans scander : « Bolloré, dégage ! » Et à une manifestante de dénoncer : « nos parents ont souffert, nos maris ont souffert, certains sont partis à la retraite sans être payés normalement. »
Après une petite pause, les marcheurs poursuivent leur itinéraire, direction le rond-point des Nations Unies, d’où ils longent le mur du Tribunal de Grande Intance de Ouaga I, avec pour point de mire, le siège de Bolloré. Là-bas, les locaux de la multinationale sont fermés. La foule avance. Les forces de sécurité qui encadrent la marche approchent les agents de sécurité sur place et entament des échanges.
Finalement, les leaders de la manifestation sont reçus. « Ils ont reçu notre plateforme mais ils ne nous ont pas reçus avec le respect qu’il faut. Mais nous sommes prêts. Si la réaction n’est pas à la hauteur de nos attentes, nous allons nous mobiliser mieux que cette fois-ci. Nous pensions qu’ils allaient dépêcher un responsable pour nous recevoir mais ils nous ont demandé de déposer notre plateforme au service courrier. Nous allons revenir si la réponse tarde à venir ou si elle n’est pas bonne selon nos attentes », a déclaré Dr Sangaré après avoir déposé la plateforme revendicative.
Après Bolloré, les marcheurs poursuivent leur itinéraire, direction cette fois-ci, le ministère en charge des transports.
Il est 10h54 minutes. Sous le soleil d’aplomb de ce mois de mars, la fatigue se faisait sentir. Les crampes tentent de démobiliser certains manifestants notamment d’âge avancé. Pour autant, les marcheurs n’ont pas dit leur dernier mot. Ils visent plutôt le ministère en charge des transports où ils entendent déposer une copie de leur déclaration.
Autour de 11h 40 minutes, ils arrivent enfin au ministère en charge des transports. Le Secrétaire général (SG) chargé de l’expédition des affaires courantes dudit ministère, Bernard Beba les reçoit. Il lui est remis la plateforme réclamant l’annulation de la convention avec Bolloré dans la gestion du chemin de fer.
Le SG a remercié les manifestants pour leur « démarche pacifique » avant de les rassurer que « le message sera transmis à qui de droit. »
Après la marche, la Coordinatrice du Consortium Burkina 2050 a demandé aux Burkinabè encore dubitatifs de rejoindre la lutte pour qu’elle aboutisse, laissant présager un probable mot d’ordre si les jours suivants rien n’est fait dans le sens de la prise en compte des points inscrits dans leur plateforme revendicative. Au même moment, elle a invité tous les Burkinabè à signer la pétition que le Consortium a lancée pour l’annulation du contrat avec Bolloré.