L’œuvre de refondation portée par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), selon le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul- Henri Sandaogo Damiba, est un projet de transformation positive profonde qui consiste à revenir aux fondamentaux. Il s’agit pour les Burkinabè d’intégrer, explique le président du Faso, dans leurs comportements de tous les jours, quels que soient leurs origines, leur métier, leurs responsabilités ou leur réalité sociale, la valeur d’intégrité dont le pays porte le nom. Le MPSR pour sa part, assumera, dit-il, le rôle historique qui est le sien dans la droite ligne de sa vision. En ce qui concerne la « priorité absolue » qui est la restauration de l’intégrité du territoire, elle passera par « une réorganisation de l’ensemble des forces combattantes, afin de les rendre complémentaires et inter-opérables pour un maillage efficient du territoire national. Ce chantier, déjà engagé à travers la création du Commandement des opérations du théâtre national (COTN), implique la nécessité de redynamiser la connexion entre la fonction renseignement et les opérations sur le terrain ». Pour le lieutenant-colonel Paul- Henri Damiba, les ressources pour restaurer cette intégrité se trouvent en chaque Burkinabè. Tout en s’engageant à gouverner par l’exemple et dans la sobriété, il a appelé l’ensemble des Burkinabè à se retrousser les manches et à oser inventer le Burkina prospère, de paix et de justice dont ils rêvent
Monsieur le doyen des membres du Conseil constitutionnel Honorables invités Amis du Burkina Faso Chers compatriotes
Avant tout propos, je vous prie de bien vouloir vous tenir debout pour qu’ensemble, nous observions une minute de silence à la mémoire de toutes celles et tous ceux, civils et militaires, qui ont payé le prix du sang dans la guerre que mène notre pays contre le terrorisme.
Je vous remercie.
Par le fait de cette épreuve que nous traversons depuis déjà plusieurs années, nombre de nos concitoyens se battent encore quotidiennement pour retrouver leur dignité physique ou mentale. Je leur témoigne toute ma solidarité et tout mon soutien. J’ai également une pensée pour les éléments des Forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie qui, malgré des conditions parfois difficiles, tiennent fermement et font face à l’adversité avec courage.
Distinguées personnalités
En cet instant solennel, j’ai une pensée profonde pour le peuple burkinabè qui souffre dignement des affres du terrorisme depuis plus de six ans. Le vent d’espoir suscité par l’avènement du MPSR témoigne à souhait le désarroi dans lequel vit ce vaillant peuple qui ne demande qu’à retrouver la paix et la quiétude pour envisager son avenir avec sérénité. Fort heureusement, notre pays n’a jamais été aussi fort que dans la tempête et les vents contraires. C’est pourquoi, ces moments difficiles doivent constituer pour nous, peuple burkinabè, un marchepied pour nous élever vers de meilleurs horizons. Pour y arriver, il nous faut prendre collectivement conscience des efforts et des sacrifices à consentir.
Mes chers compatriotes
L’œuvre de refondation portée par le MPSR ne s’inscrit pas dans une logique révolutionnaire. Elle est plutôt un projet de transformation positive profonde qui consiste à revenir aux fondamentaux. Retrouver nos valeurs et les replacer au centre de toutes nos actions, voici ce qui me semble être la base. Loin des grandes théories élitistes, il s’agit d’intégrer, dans nos comportements de tous les jours, quelles que soit nos origines, notre métier, nos responsabilités ou notre réalité sociale, la valeur d’intégrité dont notre pays porte le nom. Personne ne pourra accomplir ces changements à notre place. Et le MPSR, s’il porte ce projet de refondation, n’en est que la locomotive. Il faut, en effet, que l’ensemble des wagons puissent se mettre en branle pour faire de cette refondation une réalité. Le MPSR, pour sa part, assumera le rôle historique qui est le sien dans la droite ligne de sa vision. La restauration de l’intégrité de notre territoire, priorité absolue, passera par une réorganisation de l’ensemble des forces combattantes, afin de les rendre complémentaires et inter-opérables pour un maillage efficient du territoire national. Ce chantier, déjà engagé à travers la création du Commandement des opérations du théâtre national (COTN), implique la nécessité de redynamiser la connexion entre la fonction renseignement et les opérations sur le terrain. Cela permettra de mieux soutenir notre choix stratégique d’orienter résolument notre action vers l’offensive contre tous les groupes armés qui resteront dans une logique de répandre la violence de façon aveugle au sein de nos communautés. De toute évidence il faudra également rendre le soutien logistique plus flexible pour mieux l’adapter à la nature de la menace. Tout cela, combiné à tous les réajustements qui s’opèrent actuellement au sein de nos forces, permettra sans doute d’améliorer la situation. Mais pour véritablement et définitivement prendre le dessus sur l’ennemi, il faudra, pour l’amour que nous portons pour notre pays, se révolter et se convaincre qu’en tant que Nation, nous avons plus que ce qu’il faut pour gagner cette guerre.
Militaires Paramilitaires Volontaires pour la défense de la patrie
Nous qui sommes en première ligne de ce combat, il nous faut donner à nos populations des raisons d’espérer ; il nous faut leur insuffler notre rage de vaincre ; il nous faut leur donner l’envie de s’engager à nos côtés et de nous soutenir de toutes leurs forces. Surtout, il nous faut redonner à ces milliers de personnes déplacées internes le droit de rêver. Nous avons le devoir de leur rendre le droit de retourner chez eux, de cultiver leur terre, de nourrir leurs familles et de créer un avenir pour leurs enfants. Avec de l’engagement, de la détermination et de la cohésion, nous pouvons y arriver. Et nous devons y arriver.
Concitoyennes Concitoyens
Au-delà de la priorité sécuritaire, la transformation que les Burkinabè appellent de tous leurs vœux doit également s’opérer au sein de l’administration et dans la gestion de la chose publique. C’est pourquoi nous allons procéder à une dépolitisation systématique, méthodique et progressive de l’administration publique. Seules doivent prévaloir les compétences techniques et la probité. De même, la lutte contre la corruption, véritable serpent de mer dans notre pays depuis plusieurs décennies, doit prendre une nouvelle dynamique. L’administration publique que nous voulons mettre en place doit constituer en elle-même, par son mode de fonctionnement et par les valeurs morales des premiers responsables, un outil qui dissuade. Dans le même sens, la justice et les structures de lutte contre la corruption auront un rôle crucial à jouer. Il faudra en effet que les dossiers de crimes économiques, trop longtemps restés dans les tiroirs, soient examinés au plus vite pour assainir les bases de la nouvelle administration. Ceux qui, par mauvaise volonté ou pour des raisons malsaines, tenteront de faire obstruction au processus, assumeront les conséquences de leurs actes. Ce serait en effet se tromper gravement que de considérer la volonté du MPSR d’inclure tous les acteurs dans le processus en cours, comme une faiblesse. Aucun individu, aussi important soit-il, ne peut s’arroger le droit de prendre en otage notre peuple. Pour les acteurs politiques, la période de transition qui s’annonce ne doit en aucun cas être considérée comme une pause ou une trêve à l’issue de laquelle reprendraient les calculs purement électoralistes et les guéguerres de chapelles aux fins d’intérêts égoïstes. Bien au contraire, cette période doit être une opportunité d’introspection, de remise en cause et de questionnement. C’est le seul moyen de tirer leçon des échecs pour proposer aux Burkinabè des projets à la hauteur des leurs attentes. Mesdames, Messieurs Amis du Burkina Faso En ces moments difficiles, notre pays n’a pas été abandonné par ses partenaires. C’est l’occasion pour moi de remercier la communauté internationale pour tous les efforts consentis pour accompagner le Burkina Faso. Je voudrais également saluer la présence à cette cérémonie des représentants des organisations sous régionales, régionales et internationales. Dans la logique de sa tradition d’ouverture, le Burkina Faso réitère sa disponibilité à travailler en toute souveraineté avec tous les partenaires dans le respect mutuel. Nous avons pris l’engagement de faire en sorte que le processus en cours dans notre pays soit le plus inclusif possible afin de prendre en compte les aspirations profondes de notre peuple. C’est dans cette dynamique qu’a été installée la commission technique d’élaboration de projets de textes et de l’agenda de la Transition, qui a déjà commencé ses travaux et qui devrait indiquer le chemin à suivre pour un retour à un ordre constitutionnel accepté de tous, et prenant en compte nos contraintes sécuritaires, nos réalités et les aspirations de notre peuple.
Mesdames, Messieurs
Les semaines et mois à venir seront décisifs pour l’avenir de notre Nation. J’adresse aux Burkinabè de l’intérieur et de la diaspora un message de confiance. J’ai la conviction qu’il n’y a pas de fatalité dès lors que nous mettons toutes nos forces ensemble. J’ai la conviction que les ressources pour restaurer notre intégrité se trouvent en nous-mêmes. J’ai la conviction que nous avons en chacun d’entre nous la force de taire nos différences et de nous réconcilier avec nous-mêmes. Le monde nous regarde. Tant de fois nous l’avons agréablement surpris. Tâchons de le faire une fois encore. En ce qui me concerne, je mesure la charge et la gravité des responsabilités qui me reviennent. Je connais les enjeux et je sais les attentes. Dans l’esprit des aspirations de notre peuple, je m’engage à gouverner par l’exemple et dans la sobriété, loin du faste des temps de paix. Le succès, seule issue envisageable à mon sens, ne sera pas le mien mais celui du peuple burkinabè tout entier. Retroussons donc nos manches et osons inventer le prospère Burkina de paix et de justice dont nous rêvons.