L’union nationale des administrateurs civils du Burkina Faso (UNABF) était face à la presse ce samedi 12 février 2022 pour se prononcer sur la situation nationale marquée par la dissolution des conseils des collectivités territoriales et la mise en place des délégations spéciales.
Pour l’union, l’instauration des délégations spéciales n’est pas un fait nouveau au Burkina Faso. En remontant dans l’histoire, le pays a connu sa première expérience de délégation spéciale entre 1927 et 1955 selon leur explication.
L’année 2022 marque certainement la deuxième expérience de délégation spéciale avec l’avènement du mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) au pouvoir.
L’un des éléments qui a prévalu à cette mise sous délégation spéciale des collectivités territoriales est sans doute la politisation de l’administration publique. Chose que l’UNABF dit avoir commencé à combattre depuis 2014.
« Depuis 2014, nous avons approché l’autorité pour lui dire qu’elle doit agir pour dépolitiser l’administration. Nous avons recommandé à ce qu’une loi soit adoptée pour cette dépolitisation de l’administration. Nous avons tapé à toutes les portes pour pouvoir décanter la situation mais malheureusement on a pu », s’indigne Bassouleymane Ouattara président de l’union.
Du reste, l’UNABF reconnait que la dissolution des conseils des collectivités territoriales n’est pas « fortuite ». Selon elle, cette dissolution intervient dans une période où les «exigences des populations sont croissantes ». Pour cela, « les délégations spéciales doivent réussir leur mission en relevant le défis », ajoute Bassouleymane Ouattara.
L’union des administrateurs civils s’est montrée également disponible en tant que professionnel du domaine des collectivités territoriales à travailler avec les nouvelles autorités. « Ce que nous avons à dire au MPSR est que l’UNABF marque sa disponibilité pour l’accompagner dans sa nouvelle dynamique. Nous sommes un corps professionnel spécialisé dans les questions de décentralisations et de déconcentrations », a expliqué Bassouleymane Ouattara.