Le président du Centre parlementaire panafricain (CPPA), Mélégué Traoré, ancien président de l’Assemblée nationale, a accordé une interview au quotidien Sidwaya dans laquelle il donne sa lecture du coup d’Etat survenu le 24 janvier 2022. Entre autres, l’ancien ambassadeur du Burkina à Moscou porte aussi un regard sur l’adresse à la nation du président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et la suspension du Burkina de la CEDEAO.
Sidwaya (S) : Le président Roch Marc Christian Kaboré a été renversé le lundi 24 janvier dernier par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Etait-ce, selon vous, prévisible au regard de la situation nationale délétère ?
Mélégué Traoré (M. T.) : C’est clair que depuis quelque temps, la situation n’était pas idéale. Tous les événements sont prévisibles dès lors qu’ils se produisent. C’est ce qui arrive fréquemment. Tout le monde déclare à présent que le coup d’Etat était prévisible ou même prévu. Evidemment, ce n’est pas vrai. Ce qui était vrai, c’est que beaucoup de personnes le souhaitaient.
La décrépitude politique au niveau de la gouvernance avait atteint un tel point qu’on pouvait imaginer que cela se termine ainsi, même si ce n’était pas souhaitable. Les meilleurs analystes dans ce domaine, qui prévoient les événements ne le font que lorsqu’ils se sont produits déjà. Il y avait de quoi s’inquiéter, mais nul ne pouvait affirmer avec certitude qu’il y aurait un coup d’Etat.
On m’a souvent posé cette question et il est vrai que, quelque temps avant, j’avais indiqué qu’il n’était pas normal qu’on estime que Roch Kaboré devait partir. Car, il avait été élu par tous. Il lui revenait de décider de démissionner ou de continuer. Mais cela était dit sans compter avec le potentiel d’un changement brutal toujours possible en Afrique.
On n’est plus dans la même logique quand il y a coup d’Etat. On change complètement de logique une fois que le coup d’Etat se produit. Certains estimaient que Roch Kaboré devait démissionner, d’autres disaient qu’il n’y avait pas de raison qu’il démissionne. La perspective est désormais complètement différente. Mais de l’autre côté, je reconnais que la situation était devenue de moins en moins tenable. Surtout qu’on ne savait pas où le gouvernement voulait aller en ce qui concerne la crise sécuritaire.
S : Le coup d’Etat a été accueilli par une liesse de certains citoyens. Que faut-il comprendre à travers ces manifestations de joie ?
M. T. : Les gens étaient fatigués et attendaient probablement trop du gouvernement. Ils l’étaient d’autant plus que nous sommes dans cette situation depuis pratiquement huit ans. Ni notre armée ni notre opinion n’étaient préparées à affronter cette crise sécuritaire. Quand il y a eu les premières attaques au Nord, personne ne s’imaginait que la crise s’installerait dans la durée.
Mais il y a trois ans, j’ai adressé une note confidentielle au président Kaboré. Car, il ne recevait pas les dirigeants du CDP (NDLR : Congrès pour la démocratie et le progrès). Même moi qu’il connait depuis septembre 1968. Depuis cette date, j’ai été son chef de la troupe scoute du collège de la Salle.
Et ensuite on a cheminé ensemble. Il a été mon Premier ministre quand j’étais ministre des Enseignements. Et quand je suis devenu président de l’Assemblée nationale, il a été mon premier vice-président pendant cinq ans. Et tout le temps que Roch Kaboré est resté au pouvoir, il ne m’a jamais reçu. J’ai essayé, j’ai tout fait, cela n’a pas marché. Finalement, j’ai arrêté de demander des audiences.
Les seules fois qu’il m’a reçu, c’était toujours au sein de groupes tels que les délégations de la région des Cascades ou de l’association des ambassadeurs dont je suis vice-président. En dehors de cela, il ne m’a jamais reçu. Ce que je faisais habituellement, c’était de lui adresser des notes en les faisant passer par son aide de camp.
Et je lui avais adressé une note confidentielle qui date de trois ou quatre ans pour lui donner mon opinion sur la crise terroriste et les attaques dont le Burkina est l’objet. J’expliquais que j’étais à Moscou comme ambassadeur quand Michael Gorbatchev avait envoyé 100 mille militaires en Afghanistan pour combattre les Talibans.
Ils y sont restés dix ans sans pouvoir vaincre les terroristes alors que l’Afghanistan est un petit pays de rien du tout. Les Russes ont dû retirer leurs soldats finalement sans vaincre les Talibans. Les Américains sont venus à leur tour et ont fait 20 ans sans pouvoir non plus vaincre les terroristes afghans. Ce genre de guerre, on sait quand ça commence, mais on ne sait pas quand ça finit. Par conséquent, j’indiquais au président du Faso un certain nombre de choses dans ma note.
Les principales étaient que la menace allait s’étendre à tout le territoire burkinabè. Depuis les premières attaques au Nord, je disais que cela n’allait pas finir vite, pire elles allaient s’étendre. Il fallait vraiment trouver les moyens de se battre, examiner la situation froidement, prendre un certain nombre d’initiatives. Surtout, je suggérais de créer un think-tank à l’américaine. Tous les chefs d’Etat en ont.
Ce sont des structures dont on ne rend pas l’existence publique. Les think-tank ont l’avantage de n’être pas connus officiellement. Leurs membres font des missions officielles, mais le public n’est pas au courant. Je pensais qu’il fallait le faire. De plus, j’indiquais qu’il sera difficile de vaincre les terroristes sans la coopération de l’Algérie parce que les Algériens ont beaucoup d’expérience. Ils ont vaincu le terrorisme chez eux.
Mais ils ont dû mettre quasiment dix ans. Je disais que la crise s’installait dans la durée. Or, tout le monde pensait à l’époque qu’on allait finir rapidement avec le terrorisme. Il ne m’a jamais répondu. Je crois que le mal a été sous-estimé dès le départ. A présent, de toute façon, ce qui est arrivé est arrivé, il n’y a pas lieu de pleurnicher là-dessus, ce n’est pas mon genre. Ce qu’on doit faire aujourd’hui, c’est d’aider le nouveau gouvernement pour que le pays gagne cette guerre.
S : Quelle appréciation faites-vous de l’adresse à la nation du président du MPSR, le lieutenant-colonel, Paul- Henri Sandaogo Damiba ?
M. T. : Ce qui m’a frappé, par rapport à d’autres proclamations que nous avons connues par le passé, c’est qu’il y a d’abord eu un temps de battement entre le moment où le coup d’Etat est survenu et celui où le nouveau premier responsable de l’Etat a pris la parole. D’ailleurs, on a mis un certain temps pour savoir qui était le leader du groupe qui arrivait au pouvoir.
Deuxièmement, c’est le ton modéré. Il n’y a pas eu d’invectives. J’ai apprécié parce que cela dénote un sens de l’ouverture chez les jeunes militaires. Ils font preuve de mesure et on peut penser que ce ne serait pas surprenant de retrouver des membres du gouvernement Lassina Zerbo dans le prochain exécutif. Dans ce domaine, je suis plutôt optimiste parce que le ton a été vraiment mesuré. En science politique, on classe les coups d’Etat en plusieurs catégories.
Principalement, on cite les coups d’Etat dans l’ordre. Face au délitement de l’Etat, les militaires interviennent dans la gouvernance au sommet de l’Etat. Il y a par ailleurs des coups d’Etat corporatistes. Dans ce genre de situations, l’armée considère que ses intérêts sont menacés, et elle prend le pouvoir. Il y a d’autres catégories. J’ai fait ma thèse de doctorat de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Bordeaux avec comme sujet « La variable militaire dans la politique africaine de la Haute-Volta ».
Cela dit, il faut faire attention pour qu’il n’y ait pas trop d’attentes non satisfaites. On ne doit pas s’imaginer qu’une fois que le coup d’Etat est intervenu, il n’y a plus de problème. Ce n’est pas le coup qui effacera la situation de guerre dans laquelle le Burkina se trouve. Au contraire, si les Burkinabè ne voient pas rapidement des résultats sur le terrain, cela peut devenir difficile pour le nouveau pouvoir.
S : Dans quelle catégorie peut-on ranger le coup d’Etat qui vient de survenir ?
Un coup d’Etat comme celui-là, est venu de la paralysie et du délitement au niveau de l’Etat. Le 3 janvier 1966 n’était pas loin d’une telle situation. Visiblement on tournait en rond. Cette fois-ci, on ne voyait pas où le pouvoir de Roch Kaboré voulait en venir finalement. Je ne suis pas sûr que le gouvernement lui-même savait où il voulait aller face à la crise terroriste.
S : Dans son allocution, le président du MPSR a évoqué la mise en place d’une feuille de route pour le redressement du pays en concertation avec toutes les forces vives de la nation. Quelle lecture faites-vous de cette proposition ?
M. T. : Je ne pense même pas qu’il ait le choix, car le Burkina a beaucoup évolué. Ici, on a à faire à un coup d’Etat qui essaie de rétablir l’ordre, en exerçant un vrai leadership. Mais je pense qu’il faut attendre pour voir. L’idée même de faire la concertation avant de prendre les principales options est un changement dans l’ordre des coups d’Etat au Burkina Faso. Souvenez-vous du CNR (NDLR : Conseil national de la Révolution) où quasiment tout avait été arrêté par les militaires sans concertation avec ce qu’on appelle maintenant les forces vives de la nation.
Le nouveau régime aura besoin d’une base sociale et politique solide et la plus large possible. C’est plutôt nouveau dans l’histoire de la vie politique du Burkina. Il y a de la concertation et c’est bien ainsi. Ces bases sociales ne peuvent être fournies que par les syndicats, les associations, la société civile et autres. Vous aurez remarqué que contrairement à ce qu’on a connu pendant longtemps, les militaires n’ont pas dit qu’ils suspendent les partis ou qu’ils interdisent leurs activités.
Après le 3 janvier 1966, pendant un an, Sangoulé Lamizana avait poussé les partis politiques à se concerter notamment en septembre et en novembre. Ils n’ont pas pu s’entendre, et c’est à la suite de cet échec que l’armée a cherché des appuis et une base sociale et va l’obtenir, parce que beaucoup de Burkinabè attendaient un changement dans la conduite de l’Etat face à l’adversité.
S : Quels devraient être les principaux défis que doivent relever les militaires dans notre contexte actuel ?
M. T. : Dans le contexte actuel, il faut, à mon avis, essayer de faire en sorte que la nouvelle direction du pays soit la plus consensuelle possible et que le président Damiba exerce un vrai leadership. C’est-à-dire impliquer le plus d’acteurs possibles. C’est dans ce cadre qu’il faudrait un gouvernement d’union nationale et de salut public comme je le préconisais dans plusieurs interviews ces dernières semaines.
L’une des erreurs qui ont été commises par Roch Kaboré pendant tout ce temps, c’est d’avoir systématiquement refusé l’option d’un gouvernement d’union nationale, en ne se fondant que sur le soutien du MPP et ses alliés. Un tel gouvernement devrait impliquer toutes les grandes tendances politiques et sociales du pays. Je ne sais pas si on peut vraiment contourner cette exigence.
Le défi dont je parlais est certes, institutionnel mais le plus gros, c’est d’inverser en faveur de l’armée la situation sécuritaire. Et si les militaires n’obtiennent pas rapidement des résultats, l’opinion peut se retourner. Or il y a là un gros point d’interrogation. Comment retourner la situation militaire en notre faveur ? On sait bien que des résultats sur ce plan sont rarement immédiats.
Supposons que demain il y ait des tueries d’ampleur quelque part sur le territoire, la situation dans ce cas sera délicate pour le gouvernement. Or, il a besoin d’un certain temps. Il faut recruter massivement dans l’armée, la gendarmerie et la police parce que les quelques milliers de militaires que nous avons ne sont pas suffisants pour défendre le territoire. Il faudrait certainement voir de ce côté.
Certes, le coup d’Etat a été soutenu par l’opinion mais elle peut se retourner rapidement. Donc, on ne peut pas s’en sortir s’il n’y a pas des résultats significatifs et immédiats sur le terrain. Or, personne ne sait objectivement ce qui va se passer. On ne connaît pas les actions que le nouveau régime va lancer contre les terroristes.
Le peuple est dans l’attente. Ça peut être difficile. Vous voyez par exemple, dans les Cascades, nous sommes dans une région qui a été relativement préservée pendant longtemps. Mais le simple fait que les terroristes soient descendus jusqu’à Mangodara a effrayé tout le monde au point que beaucoup évitent d’aller au marché. Nous pensions être épargnés ; on a bien eu tort.
Nous sommes à près de 1000 km du Nord du Burkina. Certaines zones du Poni, de la Comoé et de la Léraba sont encore épargnées, mais cela va durer combien de temps ? Pour toutes ces raisons, les gens attendent des résultats immédiats. Le nouveau gouvernement devra prendre des mesures rapides. Parce qu’il y a eu beaucoup de coups d’Etat dans le passé, mais il n’y a jamais eu de situation aussi délicate que celle-ci.
Il faut accepter de modifier la loi de finances de manière à ce que la priorité soit donnée à l’armée. Autrement si l’on a encore quelques massacres, la situation sera difficile pour le gouvernement. C’est pour cette raison qu’il faut que le président Damiba fasse preuve d’intelligence des faits et des situations.
S : Qu’est-ce qui doit être entrepris pour réussir la future Transition qui sera mise en place ?
M. T. : A mon avis, il ne faut pas qu’il y ait une rupture entre le régime politique et la société comme dans le passé. Et il faut arriver à impliquer la société civile à fond, de même que les travailleurs, et l’intelligentsia, de manière à ce qu’on sente qu’il y a eu un changement, et que la lutte pour l’Etat est l’affaire de tout le monde. Malgré la rupture dans notre cursus, il y a quelques ministères dont on pourrait ainsi maintenir les titulaires. Je verrais bien le maintien de Rosine Sory aux Affaires étrangères et du ministre de l’Economie et des Finances.
Ce sont des ministères clés et les titulaires, solides. Ils sont incontestablement à leur place. On peut penser aussi à deux ou trois autres ministères. Le chef de l’Etat ferait montre d’originalité. Il n’était pas indispensable de suspendre la Constitution. Dans cette situation, il faudrait de toute façon un organe parlementaire, ou au moins para parlementaire comme ce qu’on a fait en 2015. Il n’est pas trop tard pour le faire. On pourrait même penser à un organe législatif plénier, compétent pour voter des lois.
Si on ne peut pas faire cela, il faut retenir l’expérience qu’on a eue en 1966 après le 3 janvier. C’est-à-dire une espèce d’organe qui a des pouvoirs purement consultatifs. Mais il faut bien se dire que même la loi de finances à l’époque était soumise au Conseil consultatif. Les décisions d’ordre juridique étaient l’apanage du gouvernement.
Si on veut que la Transition réussisse, le contact doit être permanent entre l’équipe dirigeante et la population. C’est comme cela que je vois les choses. Dans pareille situation, tout le monde attend de voir les résultats. Or, au vu de la situation dans laquelle nous nous trouvons, les résultats ne seront peut-être pas immédiats. Cela peut prendre un certain temps, et c’est pourquoi la question est posée quant à savoir combien de temps la Transition durera.
Surtout que la pression internationale sera forte. Pour un pays dépendant comme le nôtre, beaucoup de choses dépendront de la CEDEAO. Aussi, dans de situations pareilles, l’ONU ne regarde que ce que la CEDEAO décide ou propose, les partenaires extérieurs bilatéraux aussi.
S : La CEDEAO a suspendu le Burkina Faso de ses instances vendredi dernier. Quels pourraient être les effets de cette suspension ?
M.T. : Dans l’histoire des coups d’Etat en Afrique, tant que la Transition ne dure pas indûment, elle n’a pas beaucoup de conséquences. Mais si elle devait s’installer dans la durée, cela ne sera pas bon pour le Burkina. Autrement, une suspension qui dure un à deux ans à mon avis, c’est gérable.
Au-delà, cela amènera des complications. Nous sommes tellement dépendants, que dès que l’environnement devient hostile, c’est difficile à vivre. On ne peut pas se passer de la CEDEAO. Il ne faut pas écouter ceux qui racontent des histoires.
Si le Mali est entré en conflit avec la CEDEAO, c’est à cause de la durée du régime d’exception. Il ne serait pas bon d’en arriver là chez nous. J’imagine que les nouveaux dirigeants ont quelques idées là-dessus. Un pays très vulnérable comme le Burkina, n’a pas intérêt à se mettre à dos notre environnement immédiat et plus lointain. On ne doit pas suivre les différents groupuscules va-t-en guerre qui s’épanchent dans les journaux et les conférences de presse.
Cela montre qu’il y a la liberté d’expression, mais ce n’est pas la liberté d’expression qui fait vivre les Burkinabè. En tout cas, je suis optimiste parce que le ton employé par les nouveaux dirigeants du pays est modéré et c’est une excellente chose.
S : La CEDEAO est l’objet de vives critiques. D’aucuns disent qu’elle sert plutôt les intérêts des chefs d’Etat au détriment de ceux des peuples. Peut-elle être crédible dans cette posture ?
M. T. : Tout dépend de comment on pose la question. Elle est mal posée, pourquoi ? La CEDEAO est dans son rôle et elle a été créée pour cela. Ce n’est même pas une question des chefs d’Etat. Si on s’en tient aux textes actuels de l’organisation, elle ne peut pas faire moins que ce qu’elle est en train de faire. L’exemple malien n’est pas le bon. Dès le départ, le choix de la confrontation avec la CEDEAO ne pouvait pas produire d’autres résultats que ce qui est advenu. Nous devons en tirer les leçons.
Une transition qui dure autant qu’un mandat présidentiel est difficilement acceptable pour la CEDEAO. C’est pour cette raison que j’espère que nos dirigeants auront l’habilité de discuter avec la CEDEAO, et ne pas tomber dans le piège de la confrontation. Nous n’en avons pas les moyens. Et les textes de la CEDEAO sont faits de telle sorte qu’il est difficile d’éviter certaines contradictions.
Ils ont été conçus de telle sorte que sur les questions de fond, la CEDEAO n’a aucun moyen d’intervenir dans les affaires intérieures des Etats. Comme tous les Etats tiennent qu’on ne s’ingère pas dans leurs affaires intérieures, on ne peut dire cela, et en même temps exiger de la CEDEAO d’intervenir dans les processus constitutionnels.
En l’état actuel des textes de l’organisation, celle-ci ne peut faire plus que ce qu’elle fait sur ce terrain. Mais on peut imaginer qu’elle mène une réflexion pour modifier complètement ses modes d’intervention. Mais alors, il faudrait que les Etats soient prêts à renoncer à une part de leur souveraineté. On ne peut pas affirmer que les Etats sont souverains de manière absolue et demander en même temps à la CEDEAO de s’ingérer dans leur fonctionnement. Ou alors il faut modifier la nature de cet organisme.