À Ouagadougou, les réunions, concertations, discussions s’enchaînent depuis le coup d’État. Partis, organisations de la société civile prennent position par rapport à la transition qui débute. Il a été confirmé que l’ex-président Kaboré était en résidence surveillée dans une villa de la capitale, en bonne santé et bien traité, selon lui. En revanche, les informations sont plus parcellaires concernant les autres dirigeants arrêtés.
On ne sait pas avec précision combien de ministres ont été placés aux arrêts ni à quels endroits ils se trouvent. On sait que le chef du gouvernement, Lassina Zerbo, est aujourd’hui en résidence surveillée, à son domicile. Pour rappel, il venait de s’installer à la primature il y a moins de deux mois, après de longues années à servir comme fonctionnaire international aux Nations unies.
Le ministre de la Défense, le général Barthélémy Simporé, est, lui, aux arrêts. Il occupait le poste depuis le mois d’octobre dernier et c’est lui qui avait assuré, dimanche après-midi, que la situation était sous contrôle. Il était chargé des tractations avec les mutins, des discussions qui ont échoué.
Troisième personnalité d’envergure : Alassane Bala Sakandé est aussi détenu. Président de l’Assemblée nationale depuis 2017, il avait pris la tête du MPP, le parti présidentiel, en septembre 2021. Son nom circulait comme candidat à la succession de Roch Marc Christian Kaboré en 2025.
Le général Diendéré toujours en prison
Quant aux personnalités qui étaient déjà en prison avant le coup d’État, les informations manquent concernant notamment le général Gilbert Diendéré. Pour ce qui est de l’ancien chef du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) et bras droit de Blaise Compaoré, la rumeur selon laquelle il a été libéré lundi a été démentie. Selon l’un de ses avocats, il se trouve toujours à la Maca, la prison militaire. Si le nouveau dirigeant du pays, le lieutenant-colonel Damiba, a bien été membre du RSP au tournant des années 2010, il avait quitté le régiment et n’avait pas pris part à la tentative de putsch de 2015 contre la transition.
Pour ce qui est du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana et des huit autres militaires arrêtés le 10 janvier et accusés d’avoir fomenté un coup d’État, là aussi, aucune évolution pour le moment. Sa proximité supposée avec le nouvel homme fort du pays, auprès duquel il a fait sa formation militaire, n’a pour l’heure pas influé sur son statut de prisonnier.