Après avoir saccagé le siège local du MPP, des manifestants ont bloqué la route menant à Ouagadougou pour exiger des mesures contre la montée de l’insécurité et la levée des sanctions de la CEDEAO contre le Mali.
Débutée au rond-point de Naaba Oubri (devant le grand marché), les marcheurs ont d’abord promis aux éléments de la police nationale, une manifestation pacifique sans troubles à l’ordre public.
Après ce consensus, ils ont ensuite sommé les commerçants de fermer boutique pour participer à la marche. Chose qui a été faite même si les commerçants n’ont pas participé à la marche.
A l’exception du hall des bouchers, des lieux de vente de condiments et quelques boutiques de céréales, la plupart des boutiques du grand marché ont scellé leurs portes.
Des stations d’essences, notamment Total, des alimentations ont aussi clos leurs portes.
Munis de sifflets, fanfares, banderoles rouges, drapeau national et lance-pierres, du rond-point Naaba Oubri à celui de la Femme, à pieds, motos ou en tricycles, un groupe de manifestants a menacé les commerçants réticents à la marche, de rabattre les portes de leurs lieux de vente.
« Vous n’êtes pas des Burkinabé ? Vous n’êtes pas patriotes ? Fermez vos boutiques sinon nous allons briser les vitres », a dit un manifestant à un boutiquier de Telecom mobile.
Cette marche a été marquée par l’absence des ténors des marches précédentes organisées par des Organisations de la société civile (OSC), notamment l’Appel de Kaya.
Elle est aussi constituée dans la majorité par des mineurs tels que les élèves.
La veille, le chargé de mission du Centre universitaire polytechnique de Kaya (CUPK) a suspendu les cours avant d’ajouter que par conséquent les portes du CUPK seront fermées pour la journée du samedi 22 janvier 2022.
Au rond-point de la préfecture, non loin du commissariat central de police de Kaya, la police a barricadée l’axe passant devant leur service pour éviter tout acte d’incivisme surtout avec la récente publication sur les réseaux sociaux de la note du directeur régional de la police nationale du Centre-Nord, instruisant ses éléments d’interdire les déplacés internes d’aller à Ouagadougou.
Un autre groupe plus virulent majoritairement en tenue jaune et marron d’un lycée privé, a saccagé le siège provincial du MPP du Sanmatenga.
Du mur aux ventilateurs en passant par les lampadaires, le hangar, le portail, les chaises et les portes de la maison ont subi la furie des manifestants.
Le siège a échappé de justesse à l’incendie grâce à l’intervention de la police nationale.
Des partisans du MPP pointent d’un doigt accusateur, des leaders de l’Opposition, notamment le sieur »Santé ».
«Il tenait son portable en étant devant des manifestants pour les diriger au siège. Nous allons poser plainte contre lui. C’est lui qui va endosser toute la responsabilité», a déclaré un leader MPP, Ousseini Sawadogo, devant la presse.
Par la suite, les manifestants ont pris le chemin du péage à la sortie Sud-Ouest de la ville, sur l’axe Kaya-Ouagadougou.
Pour eux, la voie ne sera libérée qu’après satisfaction de leurs doléances. Ils demandent entre autres, des mesures contre la montée de l’insécurité et la levée des sanctions de la CEDEAO contre le Mali.
Le manifestant Daouda Sawadogo, béret incliné et tee-shirt à l’effigie du président malien le Colonel Assimi Goïta, est plus radical dans ses exigences.
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