Ouagadougou, 22 janv. 2022 (AIB)- La police burkinabè a dispersé samedi, à l’aide de gaz lacrymogènes, des centaines de manifestants sortis marcher pour soutenir les Forces de défense et de sécurité(FDS) dans la lutte contre le terrorisme, et le peuple malien, face aux sanctions de la CEDEAO et pour certains, le départ du président Roch Kaboré.
La marche de ce samedi 22 janvier 2022, en soutien, aux Forces de défense et de sécurité (FDS), aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans la lutte contre le terrorisme, et au peuple malien, face aux sanctions de la CEDEAO, a été dispersée dans la matinée par la police nationale, à l’aide de gaz lacrymogène.
Les manifestants, répondant à l’appel du Mouvement sauvons le Burkina, exigeaient aussi la démission du président Roch Marc Christian Kaboré qui, selon eux, est « incapable » de gouverner le Burkina Faso ; ce, au regard de la dégradation de la situation sécuritaire.
Depuis 2015, le pays est en proie à des attaques terroristes qui ont occasionné plus de 2 mille morts, 1 million et demi de personnes déplacées (PDI) et la fermeture de près 2 800 écoles sur toute l’étendue du territoire national.
Les policiers anti-émeutes ont tiré du gaz lacrymogène pour empêcher les manifestants de se rassembler à la place de la Nation, un lieu stratégique de la capitale burkinabè, qui a été entièrement quadrillé , à l’occasion, par un important dispositif sécuritaire.
Tous les commerces ont été fermés aux alentours de ce lieu à cause de cette manifestation.
Mais une fois dispersés par «flics», les marcheurs tentaient de se regrouper en petits groupes, en se retirant vers le côté Sud de la place de la Nation, notamment à l’Ouest du marché central de la ville (Rood-Wooko), à la Bourse du travail et à la Cathédrale de Ouagadougou, cherchant des solutions pour en découdre avec les FDS.
Toute chose qui a été vaine, car celles-ci fortement mobilisées pour la circonstance n’ont permis un quelconque rassemblement sur ces lieux.
La commune de Ouagadougou qui avait dans un communiqué interdit cette marche, a aussi procédé au filtrage des voies d’accès à sept avenues de la capitale burkinabè, toutes situées autour de ladite mairie centrale de la ville.
Ce sont l’avenue Mgr Thévenoud à partir de l’Hôtel Amiso, de celle de Nelson Mandela à partir du Rond-point du Grand Lyon, de Bassawarga à partir de Hage-Matériaux, du capitaine Kouanda à partir du feu tricolore de la Cité An III, Kadiogo à partir du rond-point de la bataille du rail, Yatenga à partir des rails et de la rue de l’Hôtel de ville à partir du feu tricolore de la SGBB.
Le marcheur, Daouda Kiemdé dit être sorti pour réclamer la bonne gouvernance au Burkina et la levée la sanction de la CEDEAO et de l’UMOA contre le Mali.
«Manifester est un droit et nous sommes sortis aujourd’hui pour réclamer notre droit », a-t-il confié.
Le 9 janvier dernier lors d’un sommet extraordinaire, à Accra (Ghana) l’institution sous régionale et celle financière adoptaient des sanctions contre le Mali, afin de contraindre la junte militaire dirigée par le Colonel Assimi Goïta, d’organiser l’élection présidentielle en février 2022 comme prévu dans les accords.
M. Kiemdé s’est dit être convaincu que la lutte contre le terrorisme demande un engagement de tous les Burkinabè mais déplore la mal-gouvernance du président Kaboré qui n’est pas favorable avec cette lutte.
Même son de cloche pour son collègue, Ismaël Kientéga qui constate que la situation du pays se dégrade de jour en jour.
«Aujourd’hui presque tous les secteurs d’activités sont vraiment paralysés et cela joue énormément sur la population », a-t-il soutenu.
Au cours de la marche, un journaliste de la télévision privée LCA a reçu un projectile au niveau de son bras alors qu’il était posté non loin de la Maison du peuple, coté Est de la place de la Nation.
Les premiers soins ont été administrés par les agents de la Croix rouge burkinabè avant d’être conduit à l’hôpital pour des soins plus appropriés.