Le gouvernement burkinabè et la Commission de l’UEMOA ont tenu leur 7e revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires, le mardi 18 janvier 2022, à Ouagadougou. A l’issue de l’évaluation, il ressort que le pays des Hommes intègres a réalisé des « performances significatives » dans l’internalisation des normes et politiques communautaires.
Le succès de l’intégration régionale dépend en partie de la transposition des réformes communautaires par les Etats. Pour assurer le suivi-évaluation de l’effectivité de cette internalisation, la Commission de l’UEMOA a mis en place depuis 2014 un mécanisme de revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires, avec chaque pays membre.
La 7e du genre avec le gouvernement burkinabè s’est tenue, le mardi 18 janvier 2022, à Ouagadougou, sous la coprésidence du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Lassané Kaboré et du président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop. Cette phase de l’évaluation dénommée « politique » intervient après celle réalisée par des experts des deux parties.
Il ressort de cet exercice conjoint que le Burkina Faso a réalisé des performances fort appréciables dans divers domaines socioéconomiques en matière d’intégration des réformes communautaires dans ses politiques publiques internes. « Ces progrès sont dus au fait que nous avons réalisé des avancées dans plusieurs domaines en matière de transposition des réformes de l’UEMOA.
Par exemple, dans le domaine des finances publiques, nous avons récemment adopté des textes relatifs à la comptabilité de l’ordonnateur, aux marchés publics », a expliqué le ministre Kaboré.
88,1% de mise en œuvre des réformes communautaires
Dans les secteurs de l’agriculture, du transport, le Burkina Faso a également enregistré de bonnes performances. Ce qui lui donne un taux de mise en œuvre des réformes, politiques, programmes et projets de l’UEMOA de 88,1% en 2021, contre 87,6% en 2020, malgré un contexte sanitaire et sécuritaire difficile. Cette performance qui est au-delà de la moyenne communautaire de 70% est bien saluée par la Commission de l’UEMOA.
« A l’issue de cette évaluation, nous avons une appréciation très satisfaisante des actions menées par le Burkina Faso. Le taux de réalisation de 88,1% est un excellent résultat. Le Burkina a enregistré des avancées significatives dans des secteurs clés qui intéressent tous les acteurs de la vie économique et sociale, les partenaires techniques et financiers.
Il s’agit notamment des domaines de la gestion publique, des marchés publics, de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Ce sont des réformes qui demandent beaucoup de courage. Et le Burkina Faso les a réalisées. Nous en sommes satisfaits », s’est réjoui son président.
Pour lui, ce qui est intéressant dans l’analyse est que les performances du Burkina Faso sont satisfaisantes dans les trois composantes de l’UEMOA, à savoir la gouvernance et la convergence, le marché commun et les réformes. Ce qui signifie que toutes ces composantes sont bien exécutées, qu’il y a un engagement général en faveur de l’ensemble des réformes communautaires, a-t-il souligné.
Au-delà de ces acquis engrangés par le pays des Hommes intègres, M. Diop s’est félicité de la force de propositions du gouvernement burkinabè.
Le droit d’établissement des professions libérales en souffrance
« Il importe également de relever la forte contribution des ministres burkinabè à travers des propositions dans divers domaines comme le transport ferroviaire, de l’énergie, le secteur agricole, le foncier.
Ce sont des propositions que nous avons notées et sur lesquelles nous allons travailler pour aboutir à d’autres niveaux de réformes afin de performer davantage au niveau de la Commission mais aussi des Etats, dans l’intérêt de nos populations », a confié Abdoulaye Diop.
Mais tout n’est pas rose. Car, malgré les résultats satisfaisants, il reste des défis à relever, notamment au niveau du transport maritime, des professions libérales où le droit d’établissement n’est pas encore effectif pour les architectes, les médecins, a fait savoir le ministre Kaboré.
La revue annuelle, a-t-il ajouté, constitue une occasion pour échanger ces problématiques et permet à la Commission de les prendre en compte dans son rapport qu’elle soumettra aux chefs d’Etat à l’effet qu’ils donnent des instructions pour leur meilleure prise en charge. Cet exercice d’évaluation annuelle de la mise en œuvre des réformes, politiques, programmes et projets communautaires, découle des dispositions de l’acte additionnel n°05/2013/CCEG/UEMOA du 24 octobre 2013 et de la Décision du Conseil des ministres de l’UEMOA du 19 décembre 2013.
Il constitue un dispositif institutionnel de suivi permettant l’harmonisation des législations nationales, la coordination des politiques sectorielles nationales et la bonne exécution des politiques, programmes et projets communautaires. Mieux, il permet d’améliorer significativement la compétitivité et l’attractivité de l’Union et, partant, le potentiel de croissance économique nécessaire à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté, foi de Lassané Kaboré.