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Sidwaya N° 7508 du 25/9/2013

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Les députés CDP du Passoré dans les champs : Constat d’une campagne agricole préoccupante
Publié le mercredi 25 septembre 2013   |  Sidwaya




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Les députés du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du Passoré, Fatoumata Diendéré et Eddie Komboïgo, ont sillonné les 22 et 23 septembre 2013, les 9 communes de la province pour constater l’évolution de la campagne agricole en cours qui laisse entrevoir un déficit pluviométrique non négligeable.


A quelques semaines de la fin de la campagne agricole 2012-2013, les deux députés de la majorité, Fatoumata Diendéré et Eddie Komboïgo, accompagnés des élus locaux et des techniciens de l’Agriculture, ont parcouru toutes les communes de la province du Passoré pour s'enquérir de l'état d'avancement des différentes exploitations.
A Nioniogo, dans la commune de Gompousoum, où la délégation a marqué sa première escale, le directeur provincial de l’agriculture et de la sécurité alimentaire du Passoré, Elie Sankara a souligné que la pluie s’est installée péniblement occasionnant des poches de sécheresse de 11 jours.
Toutefois, une exploitation d’igname locale et de patate a retenu l’attention de la délégation. Ce champ, d’une superficie de 3 hectares, est exploité par le groupement Songre La Panga des producteurs d’igname. Présentant une bonne mine, l’exploitation pourrait donner entière satisfaction si la pluie se poursuit normalement.
Avec un rendement de 24 tonnes à l’hectare, le groupement attend 72 tonnes, estimées à 292.000 F CFA soit une marge brute escomptée de 213.000 F CFA.
Encourageant les producteurs pour le travail abattu, les élus de la majorité du Passoré ont invité les populations à avoir chacun un champ de culture d’igname pour combler leurs besoins mais aussi pour ses vertus médicinales. Du reste, ils se sont eux-mêmes engagés à en avoir d’ici à la saison prochaine.
Sur le site de Riga, dans la commune de Tema-Bokin, la délégation a été frappée par la physionomie peu reluisante des cultures. En effet, l’exploitation de sorgho blanc du groupement Telltaaba, qui compte une douzaine de personnes, ne présente pas bonne mine.
Les producteurs, inquiets, ont indiqué que cela est dû au déficit pluviométrique et surtout au manque d’engrais (NPK). De 10 tonnes reçues la saison dernière, la localité n’en a eu qu’une seule cette année.
Selon le technicien d’agriculture, Mahamadi Koumaré, la baisse de la dotation en NPK est due à la réduction de l’aide apportée à la commune.
Malgré ces difficultés, le président du groupement, Moumouni Ouédraogo, a dit attendre de ces 3 hectares de sorgho blanc un rendement de 2 145 000 F CFA soit une marge bénéficiaire de 1 734 151 F CFA.
Rendant hommage aux producteurs pour leur ardeur au travail, la délégation a dit trouver les raisons de la tournée à travers les préoccupations des producteurs. Si le rôle d’un député est de voter les lois et de contrôler l’action du gouvernement, il doit être en phase avec les réalités des populations à la base, afin de mieux transmettre leurs inquiétudes à l’Assemblée nationale, a expliqué Fatoumata Diendéré, justifiant cette randonnée à travers les communes du Passoré.
«C’est vrai que le rôle du député c’est de voter les lois et contrôler l’action du gouvernement mais c’est aussi de voir comment les populations qui nous ont donné leurs voix vivent et se comportent sur le terrain. Nous, députés du Passoré, nous avons inscrit ce volet dans notre programme d’activités», a-t-elle déclaré.
Selon le directeur provincial de l’agriculture et de la sécurité alimentaire du Passoré, Elie Sankara, «le constat général c’est que nous avons une relative sécheresse dans presque toutes les communes. Beaucoup de spéculations ont du mal à achever leur cycle».
Cette situation n’est pas très appréciée par les producteurs et l’inquiétude se lit sur leurs visages. Aussi, a-t-il souhaité qu’il y ait suffisamment de pluies encore pour que les différentes spéculations puissent boucler leur cycle.
Dans le bas-fond rizicole de Baskaré, village situé à 10 km de Yako, les producteurs ont le regard tourné vers le ciel, scrutant le moindre signe de pluie. Avec 9 jours de pluie en moins, les 95 exploitants attendent impatiemment les quelques rares gouttes d’eau. Grâce au financement de la coopération Yako-Vouillé, 12,5 hectares sur 20 aménageables ont été mis en valeur avec la variété FKR62 N. Malgré la mauvaise répartition des pluies, le représentant des producteurs, Gilbert Kizambo a dit attendre un rendement de 43,5 tonnes estimés à 5 593 750 F CFA pour une marge bénéficiaire de 3 433 750 F CFA.
S’adapter
aux changements climatiques

La délégation a ensuite mis le cap sur la commune de Arbollé. Là, le site de Zimiougou dans le village de Boura, exploité par le groupement féminin Songre La Panga, a arraché les félicitations des députés CDP du Passoré.
Exploitant la variété «Yiis Yandé» de niébé sur une superficie de 3,5 hectares, ce groupement de 59 femmes espère une production de 2,8 tonnes pour un rendement de 1 889 000 F CFA soit une marge brute de 1 182 700 F CFA.
Pour parvenir à ce résultat, la présidente du groupement, Asséta Bagaré a indiqué avoir bénéficié, tout comme quelques membres, d’une formation à Saria (Koudougou) qui leur ont permis de maitriser les techniques agricoles et de faire des envieux auprès des hommes qui veulent également s’essayer à la production semencière de niébé.
Cependant Mme Bagaré a déploré certaines difficultés liées au manque de fumure organique, à la pression des hommes sur les femmes, à l’insuffisance de matériels et à l’accès des terres aux femmes.
Aussi, la députée Fatoumata Diendéré a-t-elle invité la population à soutenir la femme, base de tout développement car mère de l’humanité. Et de plaider auprès du chef de Boura pour que les femmes aient accès à la terre. Elle a, par ailleurs, promis du matériel agricole au groupement qui ne disposait que de peu de moyens.
Dans la commune de Bagaré, à 50 km Yako, le champ école de Sésame a également émerveillé les «randonneurs». Réparti en deux parcelles, l’un exploité de façon artisanale et l’autre enrichi d’engrais et de fumure organique, ce champ permet aux producteurs de constater de visu la différence entre les techniques agricoles.
Selon les promoteurs, il permet de sensibiliser les producteurs en vue d’un changement de mentalité pour l’abandon des techniques ancestrales en faveur des nouvelles techniques.
Ce champ-école reçoit en moyenne 25 visites par jour. Ces visiteurs subjugués par la production escomptée de 3,5t pour la parcelle enrichie contre 1t pour l’autre, prennent l’engagement de suivre les conseils édictés par les techniciens de l’agriculture afin de parvenir à de meilleurs rendements.
Les députés CDP du Passoré ont alors encouragé les producteurs à abandonner les vieilles pratiques agricoles au profit des nouvelles technologies en vue de s’adapter aux changements climatiques.
Le directeur provincial de l’agriculture, Elie Sankara a, par ailleurs, rappelé que des outils de vulgarisation ont été mis en place dans toutes les communes afin de sensibiliser les populations sur les avantages liés aux nouvelles méthodes et techniques en matière de production agricole.
Ce sont essentiellement des semences à variétés améliorées à cycle court qui correspondent à l’insuffisance des pluies, des variétés à haut rendement, de l’intensification agricole qui permet de récupérer les terres dégradées, l’utilisation des intrants afin de booster la production, a-t-il cité.
Pour lui, cette tournée des députés est un levain pour que les producteurs puissent s’adapter aux conditions climatiques qui s’opèrent.
«Nous avons constaté que les producteurs ont épousé les innovations qui s’opèrent à tous les niveaux. Et nous avons bon espoir car lorsque vous avez des producteurs prêts à corriger leurs tares, à se défaire de leur mentalité d’antan pour évoluer et s’adapter au temps nous avons bon espoir que d’ici à quelques années, les producteurs pourront s’en sortir», s’est réjouit M. Sankara.
Les élus nationaux CDP du Passoré se sont également rendus dans la commune de Pilimpikou, de La-toden et de Samba. Les difficultés recensées sont toutes relatives à l’arrivée tardive des semences, au manque de moyens agricoles, d’engrais ou de fumure organique.
Les députés ont alors pris l’engagement d’interpeller le ministère en charge de l’agriculture pour la prise des dispositions adéquates en vue de parer à toute éventualité.
Mais en attendant, a lancé la députée Fatoumata Diendéré, l’espoir est permis car «nous avons des producteurs engagés, sensibilisés, modèles et mobilisés».
Conscients que la période agricole rime toujours avec celle du paludisme, Fatoumata Diendéré et Eddie Komboïgo ont offert des lots de médicaments pour la prise en charge de 200 personnes dans chacune des 9 communes visitées, et des sommes d’argent en plus pour certaines pour encourager les producteurs.

Armel BAILY

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