Le Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation organise, du 24 au 27 septembre 2013, à Ouagadougou, un symposium international sur la valorisation des résultats de recherche et des innovations en Afrique.
La valorisation et l’utilisation intensive des résultats de recherche et des innovations préoccupent le monde des chercheurs. Convaincu que celles-ci peuvent propulser le développement de l’Afrique, le département en charge de la Recherche scientifique et de l’Innovation, a initié à l’endroit de plus de deux cent chercheurs du monde, un symposium prévu du 24 au 27 septembre dans la capitale burkinabè. Cette rencontre internationale se veut être un cadre d’échange et d'expériences entre des spécialistes en la matière. Elle devra ainsi permettre de trouver le meilleur moyen de valoriser les résultats de la recherche pour une participation effective de celle-ci au développement des systèmes de production. Durant quatre jours, les participants auront à échanger à travers les ateliers inscrits au programme des activités. Le premier atelier porte sur les contraintes et les opportunités spécifiques aux pays africains dans l’utilisation des résultats de recherche et d’innovation pour le développement économique et social. Le second traite de la création d’un environnement favorable à l’utilisation desdits résultats. Il est question au cours du troisième atelier pour les chercheurs de revenir sur les expériences réussies de mise en valeur des résultats de la recherche et des innovations dans les pays en voie de développement. Quant au dernier atelier, il permet d’examiner les approches stratégiques de promotion de valorisation dans les pays en voie de développement. L’emploi reste de nos jours un des plus grands défis à relever par les pays africains, à entendre le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MRSI), Gnissa Isaïe Konaté. Il est prévu dans ce sens un panel consacré à l’emploi des jeunes qui devront, selon lui, exploiter les résultats de la recherche pour la création des PMI/PME, sources de création d’emplois.
Le défi du vieillissement des acteurs
En marge des travaux, une exposition de deux jours des résultats de recherche est prévue pour mettre en exergue la richesse et la diversité du potentiel. La présente réunion s’inscrit dans la logique du projet «Valorisation des résultats de la recherche scientifique et technologique et des innovations» entrepris en 2008 et qui s'achève en cette année 2013. Le but de ce projet qui a bénéficié de l’accompagnement du Centre canadien de recherche et de développement international (CRDI), a été aux dires du ministre Konaté, de contribuer au développement économique, social et culturel du Burkina Faso en favorisant l’utilisation intensive des résultats de recherche scientifique. Evoquant le caractère transversal de l’activité de valorisation des résultats, le ministre a affirmé que celle-ci implique différents ministères et acteurs générateurs de croissances et de technologies. C’est pourquoi a-t-il soutenu, la création d’un environnement propice à la valorisation des résultats de recherche est indispensable. Le MRSI a, par ailleurs, déploré le manque d’engouement des opérateurs économiques nationaux à investir dans l’exploitation des résultats de la recherche. «Il y a là un véritable travail d’information à faire à leur endroit», a-t-il relevé.
Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao a pour sa part fait savoir que le gouvernement a, depuis quelques années, mis l’accent sur la valorisation de la recherche. Un engagement qui s’est traduit, a-t-il poursuivi, par l’institutionalisation d’un ministère chargé de la recherche et de l’innovation ainsi que l’accroissement du budget consacré au soutien des activités de ce département. Pour le Premier ministre, la recherche doit être étroitement associée au terrain. Aussi, a-t-il exhorté les chercheurs à se tourner vers les préoccupations de l’heure et partant, montrer la voie au politique. C’est en cela qu’il a salué le rôle fondamental des chercheurs. Cependant, a souligné Luc Adolphe Tiao, l’un des défis à relever pour atteindre les objectifs fixés demeure le vieillissement des acteurs du domaine. Il a dans ce sens souhaité que cet aspect fasse l’objet d’attention particulière lors des échanges afin d’en sortir des propositions à même de garantir la relève.