Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a animé une conférence de presse, le jeudi 13 janvier 2022 à Ouagadougou. A l’occasion, l’organisation a fait le bilan de la situation nationale au cours de l’année écoulée et dégagé des perspectives pour un meilleur suivi de l’action gouvernementale.
Au regard de la situation nationale difficile, marquée par la recrudescence des attaques terroristes, le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) souhaite que la classe politique (majorité et opposition) et la société civile donnent une chance à la nouvelle équipe gouvernementale mise sur pied en fin d’année 2021 en lui accordant un peu de temps. Ce sont les vœux du nouvel an que le CISAG a formulés au cours de sa première conférence de presse de l’année, le jeudi 13 janvier 2022, à Ouagadougou, consacrée au bilan de la situation nationale de l’année écoulée. Pour le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo, les attaques terroristes se sont intensifiées en 2021 dans plusieurs zones du Burkina, contribuant ainsi à mettre à rude épreuve les populations, les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). C’est dans cette situation volatile, a-t-il relevé, que le chef de l’Etat s’est engagé en fin novembre à corriger les dysfonctionnements inacceptables dans la chaine de commandement de l’armée et à mettre en place un gouvernement resserré de combat. Dans ce sens, le CISAG a salué la « multiplication des actions fortes menées ces derniers jours sur le terrain de la lutte contre les groupes armés par les FDS ». Concernant le nouveau gouvernement, M. Ouédraogo l’a exhorté à aller résolument au charbon dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance qui constituent les principales portes d’entrée du terrorisme au pays des Hommes intègres. C’est la raison pour laquelle qu’il a proposé qu’on accorde un temps au nouveau Premier ministre, Lassina Zerbo et son équipe. A ce propos, M. Ouédraogo a favorablement accueilli la décision de l’opposition politique qui a accepté de renouer avec le dialogue avec la majorité.
Des sanctions téléguidées contre le Mali
Toutefois, le président du CISAG a invité l’ensemble des acteurs à rester vigilants par rapport aux résultats attendus sur le terrain. De son côté, le CISAG ambitionne de jouer sa partition à travers un nouveau concept le Premimetre, a expliqué son président, tout en précisant que cet instrument permettra de tester la pertinence des actions du gouvernement auprès des populations. En attendant l’opérationnalisation de l’outil, Issiaka Ouédraogo et ses camarades ont invité le président du Faso, en guise de réponse à une question des journalistes, à poser des actes concrets sur l’opération mains propres qu’il a annoncée dans son discours. « La main propre doit commencer par son entourage comme son directeur de cabinet, soupçonné de malversations. Le chef de l’Etat devrait remettre ce dossier à la justice », a confié M. Ouédraogo. Le CISAG s’est prononcé par ailleurs sur la situation politique malienne. L’organisation de suivi de l’action gouvernementale s’est dressée contre les sanctions prises par la CEDEAO. « Ces sanctions sont disproportionnées, en forme de coupe-gorges et téléguidées. C’est la France qui est à la manœuvre à travers ces valets locaux parmi les chefs d’Etat africains », s’est insurgé le président du CISAG. Avec ces sanctions, le CISAG se dit convaincu que c’est le peuple malien qui est fortement pénalisé. D’où son appel à leur levée rapide.