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Saison agricole 2021 au Burkina Faso: La situation est catastrophique selon les cultivateurs

Publié le jeudi 13 janvier 2022  |  Netafrique.net
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© Autre presse par DR
Saison agricole 2021 au Burkina Faso: La situation est catastrophique selon les cultivateurs
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La saison humide 2021 s’est achevée avec ses difficultés. Pour se rendre compte de la situation, OXFAM a initié une sortie avec des journalistes, en fin décembre 2021, afin de toucher les réalités. De la région des Hauts-Bassins, en passant par la Boucle du Mouhoun et le Centre, les professionnels des médias ont rencontré des producteurs, des commerçants et des consommateurs. Il ressort de ces rencontres, que la saison agricole passée est tout simplement catastrophique.

« Actuellement je n’ai que 40 tonnes dans le magasin. L’année dernière à la même période, tous les deux (2) magasins de 500 tonnes étaient remplis », lance Seydou Sanou, gestionnaire des stocks de l’Union Provinciale des Professionnels Agricoles (UPPA) du Houët. Cela traduit toute la difficulté de cette saison qui est « catastrophique par rapport aux années antérieures » s’inquiète Boukary Sanou, producteur de 59 ans dans la ville de Sya.

Yaya Barry président régional de la Fédération des éleveurs du Burkina et membres de la Confédération Paysanne du Faso (CPF) indique le manque de fourrage pour les animaux, au-delà de cette saison qui n’est pas bonne. Les raisons avancées par les producteurs sont la mauvaise pluviométrie, l’insécurité, et surtout l’arrivée tardive et/ou le manque d’intrants. Et même quand le fertilisant était disponible, il se négociat à 22 500 FCFA, chose que les producteurs disent n’avoir jamais vu.

Les conséquences négatives sont déjà visibles sur le marché. À la même époque de Bobo-Dioulasso, à Boromo, Houndé et dans la capitale Ouagadougou, le sac de 100 kg de maïs se négocie actuellement à 22 500 FCFA, contre 12 000 ou 15 000 FCFA à la même période de l’an dernier. Une septuagénaire qui commerce au marché de Houndé depuis des décennies, avoue que c’est une situation qu’elle n’a jamais connue.

Ousmane Compaoré vend les céréales à Ouagadougou depuis 40 ans. Au-delà de la vente, il est également cultivateur. C’est avec désarrois qu’il nous informe que sa production est largement en deçà de ses attentes. Il commande le maïs depuis la Sissili, mais hélas, son argent peut faire des semaines dans cette localité, avant qu’il ne soit approvisionné.

Les femmes sont celles qui souffrent le plus avec cette mauvaise saison agricole et la pandémie du Corona virus. Dans la production, la transformation et la commercialisation du maïs, Madjouma Sanou est leader au sein de l’UPPA Houët. Elle souligne qu’à cause du Covid 19 et de l’annulation de la biennale de la Semaine Nationale de la Culture (SNC), leurs produits transformés n’ont pas eu preneur. Pire, la fermeture des frontières à cause de la pandémie, a beaucoup impacter négativement sur leur revenus. À cette donne, cette leader affirme que certains cultivateurs ont été contraint à laisser leur récoltes dans les champs, à cause des hommes armés, qui sévissent dans la zone. Souvent même ces cultures sont purement et simplement brûlés, par ces hommes armés.

L’arrivée massive des personnes déplacées internes, dans les zones où les journalistes sont passés, joue sur les ressources naturelles. Il s’agit notamment des aires de pâturages qui ne suffisent plus, pour ceux qui sont venus avec leur cheptel.

Face à cette situation plus que critique, les premiers acteurs de la chaîne de production, de commercialisation et surtout les consommateurs appellent au gouvernement d’agir vite et même très vite. Il s’agira selon eux, d’acheter les céréales qui sont encore disponibles et de les revendre à prix social. Ils suggèrent aussi l’importation des céréales. Enfin, ils invitent les décideurs à vite disponibiliser les intrants, pour la saison humides à venir.
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