47 agents du ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydroagricoles, de la Mécanisation et des Ressources animales et halieutiques sont désormais investis de la mission de veiller à l’utilisation d’engrais de bonne qualité par les agriculteurs. Ils ont prêté serment devant le Tribunal de grande instance de Ouaga II, le mardi 4 janvier 2021.
Le ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydroagricoles, de la Mécanisation et des Ressources animales et halieutiques souhaite s’assurer que l’engrais commercialisé au Burkina Faso répond à toutes les exigences en matière de présentation, de composition chimique d’étiquetage, de normes de production et d’importation.
A cet effet, 47 agents du département, dont des techniciens supérieurs, des ingénieurs d’agriculture et conseillers d’agriculture et des techniciens en pédologie, ont été nommés en tant qu’inspecteurs chargés du contrôle des engrais en juin 2021. Leur entrée en fonction a été actée par une prestation de serment devant le Tribunal de grande instance de Ouaga II, le mardi 4 janvier 2022. A tour de rôle, chacun des 47 agents a juré de bien et fidèlement remplir ses fonctions d’inspecteur chargé du contrôle des engrais, de les exercer en toute indépendance et impartialité, de veiller à l’application des lois et règlements régissant les engrais et de se porter garant de la qualité des engrais contrôlés. Ils ont compétence pour agir à Ouagadougou et dans les 12 autres directions régionales du ministère en charge de l’agriculture. « La prestation de serment répond à une obligation de la loi 06 portant contrôle des engrais au Burkina Faso et du règlement de la CEDEAO qui institue le contrôle des engrais dans l’espace communautaire », a expliqué le directeur général de la production végétale, Pascal Zongo, un des nouveaux inspecteurs
Deux étapes essentielles
Il a rassuré que chacun d’eux va se consacrer entièrement en toute dignité et honneur à répondre aux attentes des burkinabè par rapport au secteur de l’agriculture. En effet, l’engrais est aujourd’hui, selon le directeur de la production végétale, un facteur déterminant de la production, en ce sens que lorsqu’il est de bonne qualité il améliore les rendements tout en préservant la santé des utilisateurs et des consommateurs finaux au bout de la chaîne. Le contrôle de la qualité des engrais se fait en deux étapes essentielles. La première étape est l’inspection qui est faite sur le terrain, en présence du propriétaire du stock. Les inspecteurs vérifient la quantité du stock, la formule de l’engrais, vérifie la conformité des étiquettes et des emballages. La vérification concerne également le poids de l’engrais. Car, la règlementation exige que le poids net de l’engrais figure sur l’emballage. L’inspection s’achève par le prélèvement d’échantillons d’emballage et d’engrais dont l’un reste avec le distributeur d’engrais, l’autre est gardé à la DGPV et le troisième est transmis par bordereau d’envoi au Bureau national des sols (BUNASOLS). La seconde étape concerne les tests réalisés par le laboratoire du BUNASOLS. Sur la base du certificat d’analyse transmis à la direction générale de production végétale, l’inspecteur fait une comparaison entre les différents éléments contenus dans l’engrais et les informations déclarées par le propriétaire du stock. En fonction de la règlementation en vigueur au Burkina Faso, il se prononce sur la qualité de l’engrais.
Si celui-ci est déclaré comme étant de bonne qualité, il donne un quitus pour sa mise sur le marché ou son utilisation. Avant la prestation de serment, les inspecteurs ont bénéficié de formations sur les procédés de fabrication des engrais. « Elles nous ont donné des informations sur les caractéristiques techniques des engrais ainsi que sur les différents textes qui régissent la production et la commercialisation des engrais », a précisé l’inspecteur du contrôle Sompogbnooma Pierre Djiguemdé, par ailleurs ingénieur agronome en service à la direction générale de la production végétale. Au cours de l’audience, le procureur et le président du Tribunal ont souligné aux impétrants que le serment est un engagement à travers lequel ils mettent en jeu leur honneur et leur dignité. «Le simple fait de dire je jure, interpelle l’honneur et la dignité de toute une famille, de toute une communauté. Soyez la forteresse de l’Etat. La seule clé d’accès à cette forteresse doit être la loi. C’est elle qui vous protège », a conseillé le procureur. Le président du Tribunal a invité pour sa part les inspecteurs à prendre à cœur leur serment et à le respecter pour l’intérêt du Burkina Faso.