Je cherche toujours à comprendre la logique des Burkinabè, sinon des dirigeants burkinabè. Y-a t-il une grande fierté à être médiocre? Je l’ai toujours dit: tout n’est pas politique. Les grandes puissances savent cela. Pour qu’un pays avance, il faut faire la part des choses.
Il y’a des gens qui ne feront jamais la politique. Il y’a des gens qui refuseront toujours d’être proches des hommes politiques. Il y’a des gens qui se moqueront toujours de la politique comme de l’an quarante. Mais, cela ne les empêchera pas d’être de grands patriotes, de véritables moteurs du développement ou de la défense de la patrie. Pour servir son pays, on n’a pas besoin d’être un homme politique, un fonctionnaire, un militaire ou un juge. On a besoin d’amour dans les tréfonds de son cœur. On a besoin de sacrifices.
Il y’a des Burkinabè, à plusieurs niveaux, qui ont fait de grandes choses pour cette Nation. Et nous devons prendre ces hommes et ces femmes comme des exemples afin qu’ils soient des références pour la jeunesse.
Mais,tout laisse croire que dans ce pays, il faut mourir pour être célèbre. Sams,s k Le Jah disait un jour que quelqu’un lui a dit: » Si vous voulez être comme SANKARA, pourquoi vous ne mourez pas ». C’est absurde. Mais, c’est la pensée de nombreux Burkinabè. Pour être honnête,moi personnellement, je trouve de nombreux Burkinabè très méchants. Et les plus méchants sont ceux qui nous dirigent: Roch et son gouvernement. La méchanceté, ce n’est pas le refus de faire le bien. Je n’en voudrais à personne de refuser de me faire du bien, de me rendre service. La méchanceté, c’est cette volonté de faire le mal à l’autre chaque fois que l’occasion se présente. Et ils sont nombreux qui attentent des occasions pour se venger, pour nuire, pour exposer ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis.
Certains même ne t’aiment pas, te détestent parce que tu ris, tu es en bonne santé et tes activités prospèrent, sinon tu ne leur as rien fait. Lors de mes formations, je dis aux gens: Battez-vous pour améliorer votre capital social. Vous n’avez aucun intérêt à vivre avec des pauvres, à être amis avec des hommes pauvres. Il faut aller vers les riches, vers ceux qui ont réussi. » Mais,comment aller vers les riches, vers ceux qui ont réussi, si l’on a un coeur noir, si l’on n’aime pas le riche, si l’on n’aime pas celui qui a réussi, si l’on est spécialiste en jugement, en accusation, en diffamation?
Voilà ce qui bloque de nombreux Burkinabè sur leur avancée. Ils n’ont aucun esprit de tolérance, aucun esprit de pardon et de fraternité. Le mal qu’ils font aux autres, ils l’oublient. Le mal que les autres leur font, ils le multiplient par 1000 et ils restent dans la fixation.
Mais, les Burkinabè sont à l’image de leurs dirigeants. Une politique médiocre ne peut que produire des citoyens médiocres. C’est de bonne guere. Et il y’a une chose dans laquelle excellent de nombreux Burkinabè : » l’ingratitude. Et c’est normal puisque les plus ingrats de ce pays sont ceux qui nous dirigent. Qui a construit Roch KABORE, Simon COMPAORE et toute leur suite: c’est Blaise Compaoré. Combien de millions, ils ont reçu gratuitement avec Blaise pour construire des villas, s’acheter des voitures, faire du tourisme et ce qu’un homme normal peut faire? Dieu seul sait. Mais quelle a été leur attitude envers leur bienfaiteur? La traitrise, l’ingratitude.
Nous n’avons donc rien volé. Ce sont les dirigeants qui font des contre-valeurs des valeurs et des valeurs, des contre- valeurs. Et nous les suivons. On ne peut pas être dirigé par des hommes et des femmes ingrats et avoir la reconnaissance comme valeurs. Combien de fois Ladji YORO, dans le secret, a rendu visite à Roch? Mon frère YOUNGA parle dans sa vidéo de deux ou trois fois. Qu’est ce que Roch a donné à cet homme? Rien, dit YOUNGA. Yoro était un chef de guerre sur le terrain. Nos généraux qui se baladent à Ouagadougou touchent au minimum 1 millions par mois. Ils ont des chauffeurs, même leurs cours sont gardées. Même de pauvres petits lieutenants se font conduire dans cette ville.
Et voilà qu’après la mort de Yoro, on offre à sa famille une villa. Comme quoi, il mérite une villa, mais, il doit mourir pour l’avoir. C’est cela qu’on appelle la médiocrité. N’allez pas loin. Le médiocre est toujours à côté de vous. Le médiocre n’encourage pas. Il ne félicite pas. Il tarde à reconnaître votre mérite. Il vous sous- estime. Il vous manque de respect jusqu’au jour où votre mérite brille comme l’étoile polaire et il est obligé de le reconnaître malgré lui.
Changeons. N’attendons pas après la mort pour encourager, féliciter et faire des dons. Les gens ont plus besoin de vous de leur vivant qu’après leur mort.