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Procès Sankara: Comment le chauffeur titulaire de Sankara et son aide de camp ont-ils pu échapper à la mort ?

Publié le mardi 21 decembre 2021  |  minute.bf
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© Autre presse par DR
La chambre de première instance du tribunal militaire
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Le soldat Kouma Kaboré, sergent à la retraite, était le chauffeur titulaire de Sankara au moment de son assassinat avec ses 12 compagnons. Il était à la barre ce 20 décembre 2021 pour la suite du procès du dossier Thomas Sankara et 12 autres. Le président Thomas Sankara l’avait envoyé avec Étienne Zongo pour voir un de ses amis du nom de Jean-Baptiste Ouédraogo (un homonyme parfait de l’ex président Jean-Baptiste Ouédraogo) malade à Fada. C’est après leur départ qu’il a trouvé la mort sous les balles assassines du présumé Commando du Centre National d’Entrainement Comando (CNEC) de Pô, a raconté M. Kaboré.

« Le 15 octobre 1987 dans la matinée, j’étais de service à la présidence. Je me souviens qu’en cette matinée, le camarade président Thomas Sankara a appelé Der Somda pour voir s’il y a un chauffeur disponible pour une mission. Il a répondu par l’affirmatif. Il m’a alors envoyé voir le président. Arrivé, le président Sankara m’a demandé de prendre Étienne Zongo, son aide de Camp avec la voiture pour aller à Fada voir son ami Jean-Baptiste Ouédraogo (personne différente de l’ex président Jean-Baptiste Ouédraogo) qui était malade. Il m’a donné la ferme consigne de ne pas faire la vitesse. Toi qui fais la vitesse là, roule doucement, c’est un malade que vous partez voir« , détaille Kouma Kaboré.

Il se souvient qu’ils sont arrivés à Fada et qu’ils ont pu effectivement voir le malade pour lui transmettre la compassion du président Sankara avant de rebrousser chemin le même jour.

Mais au chemin du retour, plusieurs faits leur ont laissé perplexe. « Quand nous sommes arrivés à Koupela aux alentours de 16h passées, les gens fuyaient de partout. Nous avons même vu des militaires qui couraient. Un blindé avait barré la voie. Nous avons bifurqué pour contourner et nous avons continué notre chemin.

Arrivés à Sapaga, Étienne, très inquiet, m’a dit d’allumer la radio pour que l’on sache ce qui se passe. C’est là que nous avons appris que le président Sankara a été tué. Étienne a crié: on nous a tués. Il était vraiment mal en point. On est rentré quand même à Ouagadougou.

Après, on est venu me dire que l’aide de camp est introuvable et que c’est moi qui l’aurait caché. Hyacinthe Kafando m’a même menacé. Un jour, alors que j’étais assis, Hyacinthe Kafando est venu me traiter de bâtard. Il m’a dit: bâtard, si on ne trouve pas l’aide de camp, on va te tuer. Pour ceux qui connaissent Hyacinthe, ils savent qu’il ne badine pas. J’étais complètement perdu et bouleversé. Je suis alors allé voir Gilbert Diendéré pour expliquer le problème. Il m’a rassuré qu’on ne va rien me faire », a relaté Kouma Kaboré à la barre pour sa déposition en tant que témoin. En d’autres termes, c’est ce qu’il sait des circonstances de la mort de Thomas Sankara.

Il faut dire que les feux sous lesquels ont péri Sankara et les 12 autres infortunés, les ont trouvés, lui, qui était le chauffeur titulaire et l’aide de camp de Sankara, à des kilomètres. Sankara les a-t-il sauvés consciemment ou inconsciemment ? Seul Sankara pouvait le savoir.

Hamadou Ouédraogo

Minute.bf
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