Burkina Faso : Voici l’homme qui a retiré la bague de mariage du président Sankara avant qu’il ne soit enterré. Il l’a vendu après

Publié le vendredi 17 decembre 2021 | Netafrique.net

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Burkina Faso : Voici l’homme qui a retiré la bague de mariage du président Sankara avant qu’il ne soit enterré.

Il s’appelle Kouma Ilboudo. Le 15 octobre 1987, il faisait partie des prisonniers appelés à inhumer les victimes du coup d’état. « Dans l’après-midi, nous avions une corvée. Pendant qu’on travaillait, nous avions entendu des coups de feu vers l’université.

Un soldat nous a conseillé de nous coucher dans un trou » raconte-il. Après les tirs, les pensionnaires de la maison d’arrêt et e correction de Ouagadougou rejoignent leur lieu d’hébergement. Dans la nuit le régisseur demande, à Malick Yamba Sawadogo, détenu au moment des faits, de faire une liste de personnes pour une mission. « J’ai demandé à un autre prisonnier d’établir cette liste de vingt (20) personnes » dit Malick Sawadogo à la barre. « Comme j’avais entendu des tirs dans l’après-midi je ne voulais pas faire sortir des détenus dans un tel contexte donc j’ai insisté pour être membre de l’équipe » poursuit –il.

Le cortège quitte la maison d’arrêt dans la nuit, vers 20h, pour le conseil de l’entente. Roulant sans phare, dans la pénombre, ils arrivent au conseil de l’entente après avoir manqué de se faire tirer dessus par des soldats à un barrage.

« Une fois au conseil nous avons récupéré le matériel pour creuser et nous sommes allés au cimetière de Dagnoen » relate Malick Yamba.

Le témoin dit avoir demandé au régisseur de la maison d’arrêt qui conduisait la délégation, le nombre de trous à creuser. « Faites comme vous voulez » répond-il, selon le témoin.

Après il se ravise et dit une dizaine de trous. Les détenus se mettent à la tâche. Mais dès qu’un camion militaire arrive avec les corps, les détenus se rendent compte qu’il faut encore creuser trois autres tombes, à la lumière des phares des véhicules. Pendant l’inhumation c’est le régisseur Karim Tapsoba Karim qui identifiait les victimes. Les noms étaient inscrits sur les bouts de papier et fixés comme épitaphe sur les tombes. « Le président Sankara avait le poing fermé et le bras levé » précise Kouma Ilboudo.

« J’ai retiré sa bague et on a dû prendre le lacet de son survêtement pour relier son bras à son corps pour pouvoir l’inhumer » souligne-il. « C’est Kouakou, un autre détenus qui a retiré les chaussures du président » poursuit Kouma Ilboudo.

Selon Malick Yamba Sawadogo le processus d’inhumation entamé autour de 21h , s’est achevé au petit matin, vers 5h le 16 octobre.

Après l’inhumation, Kouma Ilboudo déclare avoir vendu l’alliance du président Sankara. « Mais les prisonniers qui n’avaient rien reçu de cette transaction ont signalé au régisseur Karim Tapsoba que nous avions la bague du président. Nous avons été torturés et nous avons avoué le nom de celui qui détenait la bague. Le régisseur a alors repris la bague » fait-il savoir

Le président de la chambre s’est étonné qu’aucune poursuite n’ait été engagée contre ceux qui ont retiré les biens personnels du président Thomas Sankara.

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