Capitaine au moment des faits, le Colonel Blaise Sanou est convaincu que le coup d’Etat du 15 octobre était prémédité et Blaise Compaoré en était la tête pensante.
Pour corroborer ses propos, le colonel Sanou livre des faisceaux d’information. Pendant qu’il était chez lui dit-il, il reçoit la visite de Denis Bicaba.
Ce dernier lui apprend que Watamou Lamien a affirmé que: » Thomas Sankara n’est pas quelqu’un qu’on pouvait arrêter » et de poursuivre qu’avant le 15 octobre, Arzouma Ouédraogo dit Otis avait saboté l’armement du conseil. Ceux qui écrivaient les tracts contre Thomas Sankara étaient les mêmes qui les rédigeaient contre Blaise.
Compaoré. Mais ils étaient plus souples à l’endroit de Blaise ». ..
Après le coup, Blaise Sanou s’est retrouvé en prison pendant 21 mois. Il sera ensuite radié sans aucune forme de procès.
Toutefois, il se souvient qu’au cours de son séjour dans une des cellules de la gendarmerie, il reçoit l’ordre de faire la liste de ses effets. Mais il n’obtempère pas. A partir de cet instant, Blaise Sanou se dit que ses jours étaient comptés. « On m’a demandé de faire la liste de mes effets alors que mon sac n’était pas avec moi, insiste-t-il. Alors j’ai refusé de le faire. Dès lors, je me suis dit qu’on voulait m’exécuter.
Sur-le-champ, j’ai récité un « Notre Père » et 3 fois « Je vous salue Marie ». Je suis resté éveillé toute la nuit. Dieu merci, le lendemain soir, j’ai rejoint les autres en cellule »; un peu plus soulagé et satisfait.
Avant de quitter la barre, Blaise Sanou a invité les témoins et les accusés à dire la vérité pour une réelle entame d’une réconciliation sincère et durable.