Il est "peu probable" que l'Afrique mette fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030 en raison d'actions tardives prises par plusieurs pays et de difficultés aggravées par la COVID-19, a averti mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le continent africain a réalisé des progrès considérables dans la lutte contre le VIH au cours de la dernière décennie, réduisant de 43% le nombre de nouvelles infections et diminuant de près de moitié le nombre de décès liés au sida, a indiqué le bureau régional de l'OMS pour l'Afrique dans un communiqué.
Cependant, "il est peu probable que le continent mette fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030, car de nombreux pays ont pris du retard par rapport aux principaux objectifs intermédiaires d'élimination de la maladie et les difficultés liées à la COVID-19 ont aggravé la situation", peut-on lire dans le communiqué.
Selon le document, en vue de mettre fin au sida d'ici à 2030, les pays devraient atteindre les "objectifs 95-95-95" d'ici à 2025, à savoir : 95% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique (objectif 1) ; 95% des personnes qui connaissent leur statut sérologique soient placées sous traitement (objectif 2) ; et 95% des personnes qui reçoivent un traitement suppriment leur charge virale (objectif 3).
"L'Afrique a déjà réalisé d'immenses progrès, et nous savons comment mettre fin au sida. Mais à moins que les gouvernements n'accélèrent le rythme, n'augmentent les ressources et ne s'engagent à renforcer leurs systèmes de santé fragiles, nous ne parviendrons pas à parcourir la dernière ligne droite", a déclaré Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique.
"La COVID-19 a rendu encore plus difficile la lutte contre le VIH, mais un virus ne doit pas prendre le pas sur un autre. Nous devons lutter simultanément contre la COVID-19 et contre le VIH", a-t-elle souligné.
En 2020, le nombre de personnes vivant avec le sida dans le monde est estimé à 37,7 millions, dont 1,5 million de nouvelles infections, selon l'OMS.