Le congrès de l’ex parti au pouvoir (CDP) initialement prévu les 4 et 5 décembre, a été reporté suite à une décision de justice et non par la volonté de son président d’honneur, Blaise Compaoré, a précisé lundi le vice-président du parti.
Selon Achille Tapsoba, ils ont reçu dans la matinée du 3 décembre, l’information que le parti a été assigné en justice par des vices présidents du parti, le secrétaire général et le secrétaire en charge des élus nationaux.
Et dans la soirée, ils ont appris que le parti a été sommé par décision de justice, de suspendre la tenue de son congrès, a-t-il poursuivi.
Aussi après concertation, les responsables ont décidé de la mise en œuvre de la décision de justice en tant que parti républicain et démocrate, a affirmé Achille Tapsoba.
Cependant, le parti compte déposer un recours en appel de la décision de justice.
Néanmoins, Achille Tapsoba reconnait qu’ils ont reçu une lettre du président Blaise Compaoré, une semaine avant la date du congrès leur invitant à le reporter.
Le président d’honneur motivait sa décision de report par la dégradation dangereuse de la situation sécuritaire nationale, caractérisée par de nombreuses pertes en vie humaine et la nécessité de solidariser avec les familles des victimes, a rapporté le vice-président.
Quant à la réconvocation d’un autre congrès, M. Tapsoba a annoncé le déplacement du président du parti, Eddie Komboigo à Abidjan avec une délégation pour échanger de la question avec le président d’honneur, Blaise Compaoré.
Il a rassuré les militants qu’ils seront informés de la décision qui sera prise à Abidjan.
Au cours de la conférence, Achille Tapsoba a également déploré « les méthodes de répression du gouvernement » lors de la manifestation du 27 novembre dernier.
Manifestation au cours de laquelle deux militants du parti ont été arrêtés et déposés à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), a-t-il noté.
Le président Tapsoba a donc demandé la libération immédiate de ces deux militants et de tous les détenus arrêtés lors de la manifestation et invité le gouvernement au respect des « libertés individuelles et collectives telle que garanti par la constitution ».
En rappel, le 7e congrès ordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a eu lieu les 5 et 6 mai 2018 avec pour thème : « La place et le rôle du CDP dans l’évolution sociopolitique récente du Burkina Faso ».