Les travaux d’élaboration du code de l’investissement agricole au Burkina ont été lancés le lundi 23 septembre 2013, à Ouagadougou, à l’occasion d’un atelier national qui prend fin le 24 septembre prochain. Il s’agit, au cours de l’atelier, d’engager des réflexions sur le contenu du futur code et de définir les grandes orientations pour sa rédaction.
Au Burkina, le secteur agricole occupe plus de 80% de la population et contribue à environ 35% au PIB. L’agriculture est la principale source de revenus pour les populations les plus pauvres et constitue le premier pilier de la sécurité alimentaire du pays. Fort de l’importance de l’agriculture dans l’économie, le gouvernement a adopté, en 2012, le Programme national du secteur rural (PNSR), avec pour objectif de contribuer de manière durable à la sécurité alimentaire, à une croissance économique forte et à la réduction de la pauvreté.
Lequel programme a contribué, avec la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), à consacrer le développement des infrastructures hydro-agricoles. Toutefois, on note l’absence d’un environnement favorable à l’investissement agricole. Toute chose qui entrave l’atteinte des objectifs du PNSR et de la SCADD. C’est ainsi que le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire a inscrit dans son agenda de 2013 l’élaboration d’un code d’investissement agricole favorable à l’exploitation familiale ainsi qu’à l’entreprenariat agricole. Ce code aura pour avantage de protéger les investisseurs privés. C’est dans ce cadre que se tient, du 23 au 24 septembre 2013, l’atelier national de lancement des travaux d’élaboration du code d’investissement agricole au Burkina. Au cours des deux jours de travaux, il s’agira de faire le point sur les perspectives du développement agricole et rural du Burkina et d’engager des réflexions sur le contenu du futur code de l’investissement agricole, en vue de définir les grandes orientations pour sa rédaction. Il s’agira également, selon le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, de promouvoir le dialogue et la coopération entre les institutions gouvernementales et les autres parties prenantes sur une approche cohérente d’accompagnement de l’investissement agricole. Selon le commissaire chargé de la sécurité alimentaire, de l’agriculture, des mines et de l’environnement de la Commission de l’UEMOA, Ibrahima Diémé, ‘’l’investissement privé en agriculture peut permettre de limiter la hausse des prix des produits agricoles et d’apporter les technologies ainsi que les financements nécessaires à la valorisation des filières agricoles’’. Selon lui, en cherchant à créer un environnement attractif à l’investissement agricole, le gouvernement burkinabè facilite l’atteinte des objectifs de la sécurité alimentaire. Et ce, justifie-t-il, parce que le secteur agricole de la région ouest-africaine manque considérablement d’investissements productifs soutenus et de financements conséquents. A en croire le représentant de l’Institut euro-africain de droit économique, Rainer Geiger, ‘’des études internationales ont prouvé que l’agriculture burkinabè a beaucoup de potentialités’’. C’est pourquoi, il dit se réjouir de l’élaboration d’un code de l’investissement qui permettra, selon lui, d’aller vers la sécurité alimentaire et de protéger les investisseurs privés. En attendant, les participants sont appelés à participer activement aux travaux afin d’aboutir à des conclusions pertinentes .