Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry, a animé une conférence de presse, le mercredi 24 novembre 2021 à Ouagadougou, sur la situation du convoi militaire français contraint de rebrousser chemin de Kaya à cause d’un blocus imposé par la population.
Le gouvernement burkinabè s’est prononcé sur l’affaire du blocus d’un convoi militaire de l’armée française qui a fait, ces derniers jours, couler beaucoup d’encre et de salive. Pour donner de plus amples informations sur la question, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry, a animé une conférence de presse. C’était dans l’après-midi du mercredi 24 novembre 2021 à Ouagadougou. « Nous voulons, par ce point de presse, faire part de la position du gouvernement sur la situation du convoi militaire français », a, d’entrée de jeu, situé le chef de la diplomatie burkinabè. Il a fait savoir que les relations de coopération et d’amitié que le Burkina Faso entretient avec la France datent de la période coloniale jusqu’à nos jours. Par ailleurs, a-t-il relevé, ce pays est le 2e partenaire technique et financier du Burkina Faso.
Et en termes de coopération militaire, selon le ministre en charge des affaires étrangères, la France soutient le Burkina Faso dans les domaines de la formation militaire, du renseignement et dans le renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité (FDS). S’agissant du convoi militaire français, Alpha Barry a expliqué qu’il est destiné aux Forces armées françaises basées à Gao au Mali. Ce, contrairement aux allégations qui fusent de toutes parts sur ce que renferme ce matériel militaire. « Ce n’est pas seulement des convois français qui traversent notre territoire », a-t-il laissé entendre. En effet, au cours de l’année 2021, a informé M. Barry, ce sont au total 20 convois militaires qui ont traversé le territoire burkinabè. A ceux qui ont constitué le blocus de Kaya contre le convoi, il a assuré qu’il n’y a rien de suspect. « Ces armes ne sont pas destinées aux terroristes. C’est un convoi régulier et habituel », a-t-il déclaré.
Avoir confiance au gouvernement
Aux populations qui continuent d’exprimer leur colère, le ministre Alpha Barry dit comprendre leur ressentiment. Toutefois, il a demandé de rester calme et d’avoir confiance au gouvernement qui, du reste, est impliqué dans la traversée du convoi. A en croire Alpha Barry, c’est grâce aux différentes coopérations que le Burkina Faso parvient à convoyer son matériel militaire via l’espace aérien et terrestre d’autres pays. Il a ajouté que les FDS ont bénéficié de l’appui des forces françaises, à la suite de l’attaque d’Inata. C’est pourquoi, il a encore sollicité la compréhension des uns et des autres afin de laisser transiter les matériels.
A la question de savoir si le convoi a pu quitter le territoire burkinabè, le ministre Barry a indiqué qu’il est toujours sur le territoire national. Les concertations se poursuivent avec les manifestants pour décanter au plus vite la situation. Les récriminations des populations ont-elles été attendues ? Que vaut encore la force du G5 Sahel, au regard de la montée en puissance de l’hydre terroriste ? Telles ont été, entre autres questions qui ont été soulevées par les journalistes. Au sujet du G5 Sahel, Alpha Barry a signifié que la force conjointe intervient dans un espace précis. Quant à la lutte contre le terrorisme, le ministre des Affaires étrangères a souligné que cette guerre ne peut se gagner sans une coopération bilatérale, voire transversale. Ainsi, il a invité le peuple burkinabè à avoir confiance au choix des autorités et de se mobiliser derrière les FDS pour bouter l’hydre terroriste hors des frontières nationales.